Parti quasiment dernier, pour avoir repassé à tort la ligne de départ de la troisième étape de la Solitaire du Figaro, hier après midi devant Concarneau, Yann Eliès avait déjà retrouvé les avant-postes hier, au moment de s’échapper de la baie de La Fôret. Inspiré et en confiance sur les premiers milles de ce parcours en direction de Torbay, dans le Sud-Ouest de l’Angleterre, le briochin a su saisir les opportunités de se refaire, comme il le confirmait à la vacation ce matin :
Dans le match, pour attaquer une belle partie de rase-cailloux !
«Mine de rien, il y avait pas mal d’options et de détails pour faire la différence : Choisir le bon côté au portant, aller vite, placer l’empannage au bon moment, bien gérer sa trajectoire … Quand il y a du jeu, que tu es en forme, et que tu sens bien les choses, ça se passe comme ça ! Mais attention ça n’est pas toujours le cas…» tempérait Yann, comme pour mieux rester prudent.
Positionné dans le quatuor de tête au passage des Birvideaux, à la tombée de la nuit, le skipper de Groupe Quéguiner Leucémie Espoir s’est livré une belle bagarre sous spi avec Gildas Morvan, Charlie Dalin, et Corentin Horeau. Trois adversaires avec lesquels il naviguait encore à vue aux premières lueurs du jour. Puis Yann a fait le choix de plonger un peu plus au sud que ses camarades pour passer la pointe de Penmarc’h. Une option qui n’a pas porté ses fruits comme le concédait Yann à la vacation.
«Je ne voulais pas trop me rapprocher de Penmarc’h, mais finalement c’est passé un peu mieux que prévu, donc il valait mieux rester un peu au-dessus. Mais ça n’est pas très grave. Ce sont des micro-dixièmes de milles qui ne vont pas valoir grand chose par rapport aux options que l’on va avoir à prendre après l’Ile de Sein puisqu’on va évoluer dans pas mal de vent et surtout pas mal de courant » assurait Yann, toujours confiant.
Septième, à l’Ile de Sein, derrière Xavier Macaire et Jérémie Beyou venus croiser devant son étrave, à la faveur d’une route un peu plus nord, Yann a su se repositionner dans le groupe de tête au passage d’Ouessant. Sans doute inspiré du vieux dicton des îles du Ponant, selon lequel «Qui voit Ouessant, voit son sang», le briochin a franchi l’archipel sur une route beaucoup plus Ouest que ses camarades. Un très joli coup par l’extérieur qui lui a permis de s’emparer de la deuxième place dans le sillage de Charlie Dalin. De bon augure avant d’attaquer une partie de rase-cailloux, dont les plus habiles sortiront gagnant.