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Elodie Bonafous : « Je vais être obligée de revenir ! »

Cette troisième et dernière étape de la Solitaire du Figaro Paprec (705 milles entre Royan et La Turballe via Portland Bill et Skerries Bank), Elodie Bonafous l’avait annoncé comme celle de tous les dangers. Si elle a, de fait, généré des écarts, elle a surtout été dantesque en termes de conditions, imposant un engagement total de la part de la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose et de ses adversaires. Reste que malgré la difficulté de l’exercice, tous ont imprimé une énorme cadence du début à la fin, et ce malgré toute la fatigue accumulée depuis le grand départ de Rouen il y a trois semaines. Au final, Tom Dolan n’a pas failli et remporte donc cette 55e édition de l’épreuve tandis que de son côté, la Finistérienne se classe 8e au général après avoir terminé sa course par une 6e place.

LA SOLITAIRE DU FIGARO PAPREC 2024
© Alexis Courcoux

« Cette troisième étape a été une étape de dingue ! J’adorais l’idée que la Direction de course ne change pas le parcours malgré les conditions musclées annoncées mais une fois sur l’eau, j’avoue que je me suis parfois dit que c’était quand même une idée pourrie ! (Rires) ça a vraiment été violent. Les paysages étaient un peu apocalyptiques : la mer était de couleur vert tempête et les vagues monstrueuses quand elles nous déferlaient dessus. Quand l’une d’entre elles commençait à soulever les fesses du bateau, on se demandait bien quand ça allait s’arrêter ! », a commenté Elodie Bonafous, peu après avoir franchi la ligne d’arrivée en 6e position de cette manche costaude, ce jeudi à 5h12. Une manche lors de laquelle les écarts se sont faits puis défaits, mais aussi lors de laquelle les moments de répits ont été presque inexistants. « J’étais tellement crispée et concentrée sur l’eau que j’ai des courbatures partout, y compris dans des muscles que je ne connaissais pas ! Pour avancer, il ne fallait clairement pas trop se poser de questions. Il y a deux ans, on avait aussi eu des conditions très sportives mais de nuit, l’effet n’avait clairement pas été même ! J’ai cependant globalement plutôt bien marché et été assez rapide, notamment sur le bord retour en Manche, sous gennak, et c’est un gros point positif de cette étape. Ça a vraiment été hyper engagé. J’ai pratiquement passé tout mon temps à la barre », a détaillé la navigatrice qui n’a plus dormi du tout après le passage de Skerries Bank

 

Du positif mais aussi de la frustration

« Sur la fin, j’ai vraiment eu l’impression de toucher mes limites. J’avais l’impression que si je m’endormais, je ne me réveillerais plus jamais. Je termine la course vraiment épuisée surtout que durant ces trois jours, j’ai eu très froid. J’ai tout le temps été trempée mais je suis néanmoins hyper contente d’avoir vécu une telle étape car c’est finalement assez rare en solitaire ! », a relaté Elodie qui s’empare de la 8e place au classement général final de l’épreuve (avant jury). « Je ne sais pas dans l’objectif que je m’étais fixé, même s’il y a eu beaucoup de points positifs. D’une manière générale, je suis déçue de mon résultat. A défaut de terminer dans le Top 3, j’aurais a minima aimé faire un podium d’étape. Cela aurait donné ce même petit truc excitant que lors des deux dernières éditions. Sans ça, cette Solitaire n’a, pour moi, pas la même saveur même si je n’ai jamais été très loin pour que ça passe. Au bout du compte, il y a de la frustration et je vais donc être obligée de revenir ! », a terminé Elodie Bonafous qui va dorénavant se concentrer sur la construction de son IMOCA en vue du Vendée Globe 2028-2029 avec Horizon29 au côté de Bertrand Quéguiner.