Elodie Bonafous
Skipper professionnelSkipper Quéguiner
Elodie Bonafous, la passion de la mer en héritage
Après deux ans riches en enseignements sur le circuit Figaro, Elodie Bonafous franchit un nouveau cap cette année en naviguant sous les couleurs du groupe Quéguiner. La jeune navigatrice bretonne, qui s’entraîne au Pôle Finistère Course au Large, relève en effet un nouveau challenge avec des objectifs revus à la hausse.
Chez les Bonafous, la voile est une histoire de famille. « J’ai grandi dans une famille de plaisanciers dans le Finistère Nord, à cinq minutes de la mer. On avait un petit bateau. J’ai fait beaucoup de voile en famille quand j’étais toute petite, avec mes parents, ma petite sœur et mon grand frère. On partait souvent une semaine l’été sur la côte Nord de la Bretagne. Ça m’a donné le goût et la passion d’être en mer », raconte Elodie. A sept ans, elle demande à faire de l’Optimist dans le club de Locquirec. Ses parents hésitent mais elle insiste et obtient gain de cause. « J’ai débuté en plein hiver, dans les conditions les pires, et j’ai adoré. J’ai commencé à régater tout de suite. La compétition m’a plu autant que la navigation en elle-même et j’ai tout de suite cherché à me perfectionner, confie-t-elle. Elle gravit tous les échelons et termine son parcours en Optimist par une médaille de bronze au Championnat de France à 14 ans. « J’ai enchaîné ensuite sur un projet Sports études à Brest en 420 mais ça ne s’est pas très bien passé. Je ne suis pas très grande, il fallait une équipière qui ait le bon gabarit, les mêmes ambitions, le même investissement et avec qui je m’entende bien. Ça m’a freiné. J’ai décidé de ne pas persévérer en olympisme et de faire de l’inshore avec un équipage exclusivement féminin, ajoute-t-elle. J’ai monté un projet avec un petit collectif de femmes. On a fait de l’Open 5.70, du match racing, du J80 et du Longtze pendant que j’étais en STAPS ». Skipper des différents bateaux, Elodie signe de belles performances en équipage et est sacrée championne du monde en J80 en 2017, puis championne du monde universitaire de la discipline l’année suivante. Une fois son Master STAPS : activité physique adaptée et santé en poche, Elodie change de cap. « Les autres filles avaient des ambitions professionnelles et moi envie de naviguer donc j’ai décidé de me tourner vers le solitaire », précise-t-elle.
De l’équipage au solitaire
Très vite, Elodie envisage de faire la Mini Transat, projet qui lui semble le plus cohérent avec ses envies de course au large en solitaire. « J’ai essayé de naviguer le plus possible, de rencontrer d’autres skippers. Ça s’est hyper bien goupillé car l’année où j’ai monté mon projet, j’ai eu l’opportunité de faire directement du Figaro avec la Filière Bretagne CMB, lance-t-elle. J’ai tout misé là-dessus, quitté mon travail à l’hôpital de Morlaix en allant à l’encontre de mes parents pour naviguer à fond et trouver des financements pour m’entraîner ». Une stratégie payante puisqu’Elodie est la première lauréate du Challenge Bretagne CMB Océane. « Ce projet de deux ans en Figaro, qui s’est terminé en fin d’année dernière, m’a permis de brûler des étapes et d’engranger de l’expérience », ajoute-t-elle.
Un nouveau challenge avec le groupe Quéguiner
Alors qu’elle est toujours sous contrat, Elodie apprend avant la Solitaire du Figaro 2021 que le groupe Quéguiner cherche un nouveau skipper pour la saison suivante. « J’ai envoyé ma candidature avant la Solitaire et essayé de ne pas me mettre trop de pression, de me concentrer sur ma course. Quéguiner m’a proposé de signer un partenariat d’une durée de trois ans après l’arrivée de la Solitaire, se réjouit Elodie. Je suis très contente de pouvoir travailler avec eux. En 2021, j’ai terminé 12e sur la Solitaire. Mon objectif est de rentrer dans le Top 10, mais aussi de continuer à progresser en termes de performances, d’aller chercher plus de résultats et de toujours naviguer dans le paquet de tête. L’idée est d’aller crescendo, de construire dans la durée pour aller chercher un podium, voire une victoire à terme, sans se mettre une échéance en particulier ».
Si elle a le Vendée Globe dans un coin de sa tête, Elodie préfère se focaliser pour le moment sur les trois années en Figaro à venir. « J’ai envie de marquer les esprits, prouver ma légitimité en faisant un vrai résultat dans cette Classe, performer et titiller le haut de classement. La fin de ce cycle de trois ans pourrait coïncider avec le début d’un projet Vendée Globe pour l’édition 2028/29 mais ce n’est pas d’actualité », conclut-elle.