Après l’annonce du report du départ, samedi, Corentin Douguet et les 137 autres marins de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe ont dû revoir leur organisation mais aussi et surtout rester pleinement concentrés sur leur objectif et se préparer à partir dans un nouveau contexte météo. Un contexte qui, avec un coup d’envoi programmé ce mercredi 9 novembre à 14h15, promet une traversée de l’Atlantique express - entre 14 et 15 jours pour les Class40. « Pas simple mais rigolo », résume le skipper de Quéguiner - Innoveo qui va devoir faire les bons choix stratégiques pour sortir de la Manche et rejoindre les Açores, mais aussi montrer sa capacité à naviguer pied au plancher dans la durée. Et pour cause, sur les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre tels qu’ils se dessinent pour cette 12e édition, il va en effet s’agir d’être à la fois sprinteur et marathonien !
Corentin Douguet : « Pas simple, mais rigolo »
« On était déjà prêt à partir dimanche alors forcément on l’est pour demain. Il n’y a plus grand-chose à faire sinon l’avitaillement du frais. Il est temps de s’élancer et de mettre le cap sur les Antilles ! Ça s’annonce rapide avec une trajectoire assez proche de la route directe », assure Corentin Douguet qui pourrait donc mettre entre 14 et 15 jours pour rallier Pointe-à-Pitre et ainsi nettement améliorer le temps de référence de la course établit par Yoann Richomme lors de la dernière édition, il y a quatre ans : 16 jours, 3 heures, 22 minutes et 44 secondes. « La Route du Rhum est avant tout une course et le but du jeu est d’arriver avant les autres », rappelle toutefois le skipper de Quéguiner – Innoveo qui ne se trompe pas d’objectif et reste focalisé sur l’essentiel, comme à son habitude. « Si c’est une transat rapide, cela voudra dire que l’on a eu de belles conditions de navigations et c’est tout ce qui importe pour nous. Pour l’heure, les fichiers ont l’air à peu près d’accord et on a un schéma à peu près défini en tête. Tout peut cependant encore évoluer et de petites nuances sont susceptibles de faire de grosses différences, comme après le passage du premier front, vendredi, avec, potentiellement une belle zone de molle à traverser », note le Nantais qui sait que sur l’eau, rien ne se passe jamais comme prévu ou, à tout le moins, que rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît.
De la stratégie importante dans les premiers milles
« Traverser l’Atlantique, ce n’est pas anodin », rappelle le navigateur qui s’apprête à réaliser l’exercice pour la neuvième fois de sa carrière en course (la dixième au total et la troisième en solo). « Il peut se passer beaucoup de choses même si, a priori, on est sur un classique du genre, avec deux fronts à passer avant de cavaler pour passer sous l’anticyclone des Açores qui semble se remettre en place. On ne sait pas encore si les alizés vont rester établis ou non, et une petite onde tropicale sur la fin du parcours pourrait bien redistribuer les cartes. Ce ne sera pas simple mais rigolo. Je pense que l’on va avoir une belle Route du Rhum et, au vu des conditions, beaucoup de bateaux à l’arrivée », se réjouit Corentin, visiblement serein à la veille du grand départ et plus déterminé que jamais à aller inscrire son nom au palmarès de l’épreuve.
« On va partir avec une petite vingtaine de nœuds de vent puis tirer des bords au près le long de la Bretagne. Pour le coup, j’ai déjà deux-trois repères », relate le marin dont l’expérience sur le circuit Figaro Bénéteau sera assurément un atout. « Le scénario du début de course n’est pas totalement pour me déplaire même si, comme tout le monde, j’aime bien faire du bateau dans le sens du vent plutôt que le contraire. On va dire que ça ne me déplait pas en termes de performance. A moi de tirer les bons bords et de faire les bons choix stratégiques ! », termine Corentin Douguet qui, pour information, empruntera l’écluse du port de la Cité Corsaire demain à 8h20, avant de rejoindre la zone de départ.