Ce dimanche 4 septembre à 12 heures, Élodie Bonafous et ses concurrents de la 53e Solitaire du Figaro s’aligneront au départ de la troisième et dernière manche de l’épreuve avec 640 milles à parcourir entre Royan et Saint-Nazaire, sous forme d’aller et retour dans le golfe de Gascogne. Un programme haut en couleurs pour la der des ders qui promet d’ores et déjà de se jouer en deux parties bien distinctes avec, d’une part, un premier tronçon complexe dans des conditions aléatoires propices aux écarts et, d’autre part, une deuxième partie au portant dans du vent fort qui fera la part belle au pilotage de précision. Si le scénario semble idéal pour offrir encore une fois une belle dose de suspense, il pourrait aussi permettre à la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose de finir sur une jolie note et de se hisser dans le Top 10.
En route pour la der des ders !
A ce stade de la compétition, la fatigue accumulée commence à peser lourd sur les organismes et désormais, il n’est plus question de compter, seulement de jeter toutes ses forces dans la bataille pour éviter de finir avec des regrets. « Lors des deux premières étapes, j’ai eu de bonnes sensations, j’ai bien navigué mais les résultats n’ont pas été tops. Sur cette ultime manche, j’espère réussir à combiner le plaisir et la performance au classement. Je vais essayer de prendre tous les points positifs de ma Solitaire depuis le début, de les mettre dans le même panier et de tout bien secouer pour en faire un le meilleur mélange possible », commente Élodie Bonafous. Actuellement pointée en 17e position au classement général provisoire, à moins d’une heure du Top 10, la Finistérienne sait qu’elle a une carte à jouer pour remplir son objectif et de faire aussi bien, voire mieux qu’en 2021 (12e). « Les écarts sont assez faibles entre les concurrents. Ce troisième round peut tout chambouler. Tout reste à jouer et je suis au taquet ! », assure la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose qui se réjouit du match à venir sur cette étape finalement réduite de 700 à 640 milles par la Direction de course afin d’éviter le plus gros du vent fort généré par une vilaine dépression aux abords du cap Finisterre.
Une course en deux temps
« En allant un peu moins dans l’ouest, on va avoir moins de vent et moins de mer mais le fait d’aller virer une marque devant le bassin d’Arcachon à la place va nous compliquer pas mal la donne au début. On va être obligés de plonger assez sud dans le golfe de Gascogne et, par conséquent, de rentrer dans une zone un peu erratique », détaille Élodie qui s’attend donc à des premiers milles délicats, mais aussi à une navigation complexe pour rejoindre les îles Farallonnes, au large des côtes Asturiennes. « Ça risque en effet d’être assez aléatoire. Ça promet d’être un peu compliqué car il y aura peu de vent mais beaucoup de travail pour réussir à avancer sur la route », souligne la navigatrice bien consciente que ce genre de situation peut créer d’importants écarts. « Lors de la deuxième étape, je me suis fait avoir dans les phases de pétole et je ne suis pas mécontente d’avoir l’opportunité de prendre ma revanche dans ce type de conditions », explique la Figariste qui sait qu’il sera important d’être bien placé aux nord de l’Espagne pour attaquer ensuite le long bord de portant dans le vent fort jusqu’à l’arrivée. « Ça va alors repartir en mode « poney ». Ça va siffler dans les oreilles avec de l’air et de la mer. Je suis contente que l’étape se finisse de cette manière. Ça ne va pas être facile car on va faire du VMG (un compromis cap-vitesse, ndlr) et le choix du grand ou du petit spi va se poser en permanence. Il va falloir bourriner tout en gérant bien le matériel, mais j’aime plutôt bien ça. Après trois années sur le circuit, j’ai acquis un peu de confiance et d’assurance dans la baston. Je suis prête à attaquer ! », a terminé Élodie Bonafous qui devrait boucler la boucle dans la nuit de mercredi à jeudi, on l’espère à la place qu’elle mérite !