Décidément, cette 53e Solitaire du Figaro est riche en retournements de situation ! Après une première étape riche en suspense, la deuxième dont l’épilogue s’est joué ce jeudi au terme de 635 milles et près de quatre jours de course, s’est elle aussi montrée pleine de rebondissements.
Les subtilités de la pétole
« Je suis contente d’arriver, j’avoue. Je termine cependant encore un peu déçue de mon résultat. J’ai globalement moins bien navigué sur cette deuxième manche que sur la première. Il y a eu du bon et du moins bon. Je n’ai pas été trop dans le coup lors de la première nuit mais cela n’a pas eu de grandes conséquences car tous les bateaux sont restés assez groupés. Je suis ensuite bien revenue sur le long bord de près jusqu’à la bouée Désormes. Un bord sur lequel j’ai dormi beaucoup, parce que pour moi, le grand bord sous petit spi à suivre allait forcément être un moment clé de la course », a commenté Élodie Bonafous qui s’est octroyé la 15e place, peu avant 9h30, ce matin, après avoir fait, c’est un fait, forte impression dans le vent fort au portant. « J’ai vraiment bien déboulé ! J’avais beaucoup misé là-dessus et il se trouve que j’étais vraiment à l’aise. J’ai ainsi remonté pas mal de places jusqu’à ce que je rencontre un problème avec mon foil bâbord qu’il est devenu impossible de rentrer. Cela m’a obligée à affaler et j’ai perdu de nouveau du terrain », a détaillé la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose qui, comme les autres, a vu la course totalement relancée après le passage de l’Occidentale de Sein, avec même un nouveau départ dans la baie d’Audierne, à 150 milles de l’arrivée. « A ce moment-là, comme prévu, il y eu une petite transition thermique, avec de la pétole. J’en ai profité pour réparer mon système de foil afin qu’il soit de nouveau opérationnel, puis j’ai essayé de dormir pour récupérer un peu mais le vent s’est montré très instable. C’est devenu la foire et il a été quasi impossible de se reposer », a ajouté la Finistérienne qui a, dès lors, peut-être manqué un peu de lucidité, selon ses propres aveux. « La pétole est l’une des choses les plus compliquées en course au large. Il faut trouver le détail susceptible de permettre de redémarrer plus vite que les autres, mais aussi exploiter la moindre petite risée et trouver les bons angles. A ce petit jeu, j’ai été un peu mauvaise. Je me suis arrêtée dans un trou de vent et je me suis faite un peu piégée. D’autres ont réussi à redécoller assez vite et je leur tire mon chapeau car ce n’était pas facile. A l’arrivée, il y a des écarts de temps significatifs et c’est un peu dommage pour moi », a concédé la navigatrice dont la place au classement général provisoire ne sera connue qu’une fois l’ensemble des concurrents à terre. « Le match reste serré. Il est encore loin d’être terminé ! », a terminé Élodie qui s’alignera au départ de la troisième et ultime étape ce dimanche à midi.