Partis dimanche après-midi de Ouistreham, les 30 concurrents de la CIC Normandy Channel Race ont effectué leur première traversée de la Manche en express avant de contourner l’île de Wight, puis la pointe de Land’s End tout aussi rapidement. Ils ont même encore passé la surmultipliée lors de la remontée jusqu’à Tuskar Rock, en mer Celtique, avec un vent qui a parfois dépassé les 35 nœuds dans les rafales.
Normandy Channel race : En mode shaker jusqu’à Portsall.
Si ces conditions pour le moins musclées ont copieusement secoué la flotte (six abandons ont été signifiés depuis le départ), elles ont aussi et surtout permis au duo Corentin Douguet – Yoann Richomme de faire parler toute son expérience et ainsi de reprendre le leadership, la nuit dernière. Le tandem de Quéguiner – Innoveo, qui a fait preuve de beaucoup de maîtrise au portant, a, en effet, débordé le fameux phare irlandais en tête, à 4h47 ce mardi matin, avec une avance de 33 minutes sur Inter Invest puis de 44 minutes sur Redman. Comme suite au changement de parcours annoncé hier soir (exit le Fastnet), en raison du passage d’une dépression secondaire à la trajectoire « aléatoire et potentiellement dangereuse » au sud de l’île Verte, ils se dirigent désormais vers la Grande Basse de Portsall.
Les conditions restent toniques. Pire, elles sont particulièrement inconfortables pour les marins qui font route vers la pointe Bretagne au près, serré ou débridé. En clair, à bord des Class40, ça tape, ça penche et ça mouille mais la paire Douguet – Richomme ne lâche rien. Dans l’immédiat, elle conserve une position idéale par rapport au reste du peloton. En effet, son décalage dans l’ouest lui permet d’être parmi les bateaux les plus rapides à la mi-journée. Plus en tous les cas que Redman et Inter Invest qui se trouvent plus proches de la route directe et donc mécaniquement privilégiés au pointage. « La course est intense. On devrait arriver à Portsall demain matin. Ensuite, ça a l’air très mou en Manche. Ça promet une fin du parcours complexe, comme on les aime ! » soulignait Corentin à la vacation de 13h.