Après avoir cavalé sous spi dans 20 à 25 nœuds de vent jusqu’à la cardinale Est de Rochebonne, que Yann Eliès a enroulée en tête peu après 20 heures lundi soir, les marins de la Solitaire Urgo – Le Figaro ont mis le cap sur Gijon tandis que le vent a, lui, sérieusement pris des tours.
Yann Eliès : « La nuit a été sport »
Comme on s’y attendait, un violent passage de front a généré des rafales jusqu’à 50 nœuds dans le golfe de Gascogne, la nuit dernière. « Ça a été sport. On était tous un peu trop toilés pour passer dans le front. On n’a pas trop eu le temps dans l’enchaînement du bord de spi, en partant au près, de préparer un truc qui aille avec les rafales de 40-45 nœuds. Idéalement, on aurait dû au moins prendre un ris dans le solent, mais une fois dans la mer, c’était quasiment impossible. Trop dangereux. J’ai réussi à enfiler la combi sèche, c’était un peu la guerre pour y arriver. C’était dangereux cette nuit, il fallait bien s’attacher, ce sont des petits bateaux qui, dans beaucoup de mer, font des embardées. Pour l’instant, je sors de là avec l’essentiel, c’est-à-dire, moi à bord et un bateau qui a l’air à peu près en état », a commenté le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir.
Si plusieurs adversaires ont connu des dégâts matériels, lui, n’a, heureusement, rien de plus à déplorer que des œufs cassés. « J’ai réussi à récupérer quelques morceaux pour faire une omelette, pour relancer la machine et remettre l’estomac à l’endroit. Je n’avais pas mangé depuis un moment, on a quand même enchaîné un grand bord de spi endiablé avec une partie de saute-mouton. Avec quelque chose dans le ventre, ça va mieux. Là, ça s’améliore un peu, on commence à ranger un peu le bateau, à éponger l’eau dans les fonds, à prendre un peu soin du bonhomme et du bateau », a indiqué Yann, qui joue actuellement des coudes avec Alexis Loison, en 6eposition. Très légèrement décalé plus à l’ouest que les leaders, le navigateur costarmoricain compte bien tirer parti de cette position dans les heures qui viennent, notamment en soirée, à l’approche de Gijon, lorsque le vent commencera à mollir. Verdict aux alentours de 23 heures – minuit.