Arrivé à Pauillac, en Gironde, aux alentours de huit heures ce matin, Yann Eliès participera ce soir à la grande parade, qui conduira la flotte des figaristes jusqu'au Port de la Lune à Bordeaux. Amarrés sur le ponton d'honneur, les concurrents y attendront pendant dix jours, que le départ de la 46ème édition de la Solitaire du Figaro ne soit donné. Séduit en 2013, le skipper de Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir se réjouit à l'idée de participer à nouveau à cette belle cérémonie. Mais une fois les festivités terminées, il prendra soin de s'échapper un peu. Déterminé à entrer dans le cercle très fermé des triples vainqueurs de cette course renommée, il ne laissera rien au hasard, pour attaquer la première étape dans les meilleures conditions.
Une parenthèse festive avant de se reconcentrer
Un convoyage riche en enseignements
Parti mercredi soir de Port-la-Forêt, pour rejoindre Pauillac où le départ de la 46ème édition de la Solitaire du Figaro sera donné, Yann Eliès est arrivé à bon port dans la matinée. Accompagné de quelques figaristes, le skipper de groupe Quéguiner - Leucémie Espoir a profité de ce convoyage pour parfaire les réglages de ses nouvelles voiles : «On a eu une première partie intéressante, où l'on a navigué au contact. On a tous joué le jeu, pour optimiser notre vitesse sous spi» se réjouissait le briochin ce matin. Mais Yann était surtout content d'avoir pu faire du repérage, sur un plan d'eau truffé de pièges. «Je suis déjà venu, mais je voulais me remémorer l'emplacement des bouées et des bancs de sable. On a eu de grosses surprises avec nos sondes, car les bancs bougent beaucoup, et ils sont plus importants que prévu. J'appréhende un peu la sortie de l'estuaire sur cette première étape, et je serai vraiment soulagé quand j'aurai passé la dernière bouée du chenal. Il n'y a pas grand chose à gagner, mais beaucoup à perdre sur cette partie. »
Un décor idyllique
Amarré à Pauillac pour la journée, Yann a profité d'un barbecue avec l'ensemble des figaristes engagés sur cette Solitaire, avant de faire une petite sieste. Reposé et rassasié, il assistera au briefing de 16 heures, puis se préparera pour la grande parade de 19 heures. Escorté par le Belem, l'ensemble de la flotte rejoindra le Port de la Lune, à Bordeaux, où les bateaux sont attendus aux alentours de 23 heures. Séduit en 2013, tant par le décor, que par l'accueil des bordelais, Yann s'est montré très enthousiaste à l'idée de revivre cette belle cérémonie. «J'adore cet endroit. On est sur un fleuve, c'est un peu champêtre, c'est très vert, avec de grands domaines viticoles et de jolies maisons. Et puis, je sais que le public sera très chaleureux. La dernière fois, j'avais reçu une claque en passant sous le pont Jacques Chaban Delmas. J'avais été très surpris par l'accueil des locaux, et je pense que ce sera encore un grand moment.
«breaker »pour se preserver
Présents dès ce soir, sur le ponton d'honneur du Port de la Lune, les figaristes devront patienter dix jours avant que les hostilités ne soient lancées. Soucieux de ne pas laisser la pression l'envahir, Yann répondra aux sollicitations jusqu'à dimanche, puis il quittera Bordeaux et son effervescence, pour quatre jours de break avec sa femme. «Je vais m'isoler un peu avec Olivia. On va profiter du coin pour surfer, faire du VTT, du paddle, et passer du temps tous les deux, en amoureux. Je n'aime pas rester sur les pontons. C'est le meilleur moyen de cogiter, de se laisser envahir par la pression et de se faire influencer par ce que font les petits copains sur leurs bateaux.» Déterminé à décrocher une victoire dont il a été privé d'office, l'an dernier, pour avoir démâté, Yann s'échappera donc quelques jours. De retour à Bordeaux le 28 mai, il entrera doucement dans sa course, jusqu'au prologue qui aura lieu le samedi 30. Puis viendra le grand départ de cette course qu'il prépare depuis des mois, et qui une fois encore, promet de faire honneur à son surnom de Reine des Solitaires.