Après une semaine bien remplie entre les divers contrôles obligatoires, la mise au points des ultimes détails, les rendez-vous média et autres, Yann et les douze autres concurrents de la New-York –Vendée s’apprêtent désormais à rentrer dans le vif du sujet. C’est, en effet, demain à 17 heures (11h, heure locale) que sera donné le coup d’envoi de la course. Pour le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, l’enjeu est double. D’une part, il s’agit de décrocher sa qualification pour le Vendée Globe et, d’autre part, de s’affirmer en tant que sérieux outsider avant le tour du monde. Interview.
« Se qualifier et valider son ticket d’outsider »
Yann, quels sont les enjeux, pour vous, sur cette NY – Vendée ?
« En premier lieu, et c’est important, il s’agit pour moi de me qualifier pour le Vendée Globe. Ensuite, j’espère valider mon ticket d’outsider pour le tour de monde. J’ai vraiment envie de montrer que je fais partie des marins sur lesquels il faut compter même s’il est vrai que la saison passée, j’ai déjà prouvé ce dont j’étais capable. Mais c’était en double. Cette fois, je veux le faire en solitaire. »
Qu’est-ce que sera un bon résultat pour vous ?
« Finir sur le podium ou proche du podium. Terminer premier, deuxième ou troisième sonnerait un peu comme victoire pour moi. En revanche, échouer au-delà de la cinquième place serait une petite déception. L’idée est d’essayer de trouver un rythme proche de celui d’un Vendée Globe. Ce ne sera pas si facile dans la mesure où une transat dans le sens ouest-est, ressemble à un sprint. J’ai vraiment envie de trouver une cadence que je suis capable de tenir sur un tour du monde et de ne pas prendre trop de risques par rapport au matériel. Mon objectif est d’arriver aux Sables d’Olonne avec un bateau vraiment nickel. Je ne veux pas finir en l’ayant abîmé parce que j’aurais été en surrégime ou parce que j’aurais été un peu trop présomptueux en solitaire. »
Un mot sur la concurrence ?
« Cette New-York – Vendée va être la première vraie confrontation avec une grosse partie des bateaux du prochain Vendée Globe. Forcément, ça va être très intéressant. Lors de la Transat Jacques Vabre, l’an passé, pas mal de 60 pieds étaient trop neufs, pas fiabilisés et avaient donc été contraints à l’abandon. Cette fois, tout le monde est bien affûté et chaque skipper a déjà traversé l’Atlantique au moins une fois avec sa machine. De ce fait, ça va vraiment laisser de la place au côté sportif. Ce sera un vrai test grandeur nature et cela va nous permettre d’avoir une vision plus réaliste des choses. »
Quid de la météo du parcours ?
« Nous allons avoir beaucoup de portant et de reaching. Dans le détail, ça risque quand même d’être un peu plus complexes que ce que disent les routages car il y a une grosse dépression centrée sur l’Atlantique avec une multitude de dépressions secondaires tout autour. Cela signifie qu’il va y avoir pas mal de petites variantes, des zones sans vents, etc.… Reste qu’à mon sens, la principale difficulté sera la première partie jusqu’aux bancs de sables de Nantucket surtout que dans cette zone, il faudra aussi composer avec les pêcheurs et les nombreuses choses qui flottent entre deux eaux. Quoi qu’il en soit, je suis heureux d’y aller. Il est vraiment tant que je me retrouve en tête à tête avec mon bateau ! »