Bien décidé à s’offrir une dernière belle étape, c’est avec un sourire plein de confiance et de défiance que Yann Eliès a quitté les pontons de Torbay cet après-midi. Car avant de se jouer sur l’eau, c’est à terre, dans les regards lancés et les mots employés, que s’ouvrent les hostilités. Et à ce petit jeu, le briochin s’en sort plutôt pas mal.
A l’attaque, dès les premiers milles !
S’il a certainement la pression, c’est sans sourciller qu’il a repris la barre de son Figaro, pour s’aligner sur le départ cet après-midi, en direction de Dieppe. «Il faut prendre cela comme un jeu. Jusqu’à présent, j’ai été dans la maîtrise de la vitesse, de mon bateau, et de mes choix. Et si je reste dans le même ton, avec la même inspiration et la même confiance, ça devrait dérouler ! » affirmait-il avant de larguer les amarres.
Lancé dans un vent de quinze à dix-huit noeuds, et sous un grand soleil, le briochin n’est pas parti le mieux placé. Mais il n’a pas traîné pour retrouver le haut de la flotte, et pour privilégier l’attaque comme il l’avait promis sur cette manche décisive de 470 milles. Premier à virer pour se recaler sous le vent de ses concurrents et se rapprocher de la côte, le skipper de Groupe Quéguiner -Leucémie Espoir a été rapidement imité par Jérémie Beyou, Martin Le Pape, mais aussi et surtout Charlie Dalin et Xavier Macaire, ses plus sérieux concurrents pour la gagne. Soucieux de bien se positionner avant que le vent ne molisse lundi après-midi, le briochin tentera de lâcher la meute, sur de petits coups bien sentis, dont il a le secret : «Il faut que je soigne mon début de course, et si je suis aux avant-poste ça devrait être plus facile. Car après ce sera de la pétole, et des transitions dans lesquelles il faudra faire avancer le bateau sans vent, mais avec du courant et du clapot. Il y aura plein de petits coups à jouer. Et je sais que c’est là que je peux faire la différence.» confiait-il avant de partir.