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Élodie Bonafous : « Mon objectif est de gagner la Solitaire du Figaro Paprec ! »

Rentrée dans l’histoire de la Solitaire du Figaro en 2022 en devenant la deuxième femme après la Britannique Clare Francis en 1975 à signer un podium d’étape, Élodie Bonafous, qui a réitéré la performance lors de la dernière édition de l’épreuve l’an passé, pourrait bien devenir la première navigatrice à inscrire son nom au palmarès de la course, assurément l’une des plus exigeantes qui soient en course au large. En effet, malgré un début de saison chamboulé par des mois de rééducation à la suite d’une opération au genou réalisée en octobre dernier, la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose dispose de tous les atouts pour l’emporter ainsi qu’elle l’a déjà montré en s’imposant lors du Trophée Laura Vergne en mars puis lors du Trophée Banque Populaire Grand Ouest en mai au côté de Corentin Horeau, et elle l’assume.

BI Quéguiner Voiles & Océan
© Alexis Courcoux

« Lorsque cela fait cinq ans que tu régates sur le circuit, tu sais parfaitement ce que tu dois bosser. Tu ne cherches plus la quantité mais la qualité », résume Élodie Bonafous. De fait, depuis ses débuts en Figaro Beneteau en 2020, elle a avancé ses pions petit à petit, sans jamais chercher à brûler les étapes. Elle a ainsi construit son jeu soigneusement en ne négligeant aucun des spectres de la performance. Ainsi, même si elle a moins navigué que la concurrence en début d’année, elle est parvenue à optimiser le temps dont elle a disposé depuis son retour aux affaires, mi-mars. D’une part, en retrouvant rapidement ses marques à bord de son bateau et, d’autre part, en faisant le plein de confiance, en particulier lors de ces dernières semaines. « Dans la foulée de la Fig’Armor (qu’elle a bouclée à la deuxième place, ndlr), j’ai participé à un dernier stage d’entraînement à Port-la-Forêt. J’ai hyper bien navigué, la vitesse était là et j’ai véritablement eu un petit déclic. J’ai l’impression que cette Solitaire du Figaro Paprec 2024, c’est la bonne ! Mon objectif qui était de monter sur le podium a donc changé et il est aujourd’hui clairement de gagner ! J’ai les crocs ! », avoue la navigatrice qui a pourtant pour habitude de rester discrète quant à ses ambitions mais qui assume cette fois pleinement le fait d’être en mesure de gagner la course, tout comme elle l’avait déjà fait en amont du Trophée Banque Populaire Grand Ouest avant de le remporter en double avec Corentin Horeau, au printemps.

 

La gagne ou le podium

« Je sais que naviguer pour la gagne ou pour autre chose, ce n’est pas tout à fait pareil. Je vais tout donner, sans oublier que sur cette épreuve, tout peut arriver, surtout ce que l’on n’attend pas ! », relate la Finistérienne qui garde la tête froide. « En 2020, je me souviens d’Armel Le Cléac’h qui venait pour décrocher la victoire et uniquement ça. Même une deuxième place ne l’intéressait pas car il avait déjà gagné l’épreuve auparavant. Il a alors navigué de façon très tranchée. De mon côté, je ne suis pas dans cette optique. Une place sur le podium serait forcément une réussite pour moi », souligne Élodie qui souhaite, pour sa part, réussir à bien évaluer les risques et à bien identifier les opportunités. Pas question pour elle de jouer à quitte ou double. « J’ai envie de m’amuser et de tenter des choses pour faire la différence mais pas non plus d’être extrême », explique la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose qui se réjouit du parcours proposé par l’organisation. Un parcours d’un total de 1 840 milles découpé en trois morceaux de plus de 600 milles chacun qui va les mener, elle et ses adversaires, de Rouen à La Turballe en passant par Gijón (Espagne) et Royan. « C’est un tracé avec de nombreuses portions hauturières et il y a quelques nouveautés. Pour ma part, je n’ai encore jamais franchi le cap Finisterre en solitaire. Ça rajoute un peu de piment à une course qui n’en manque déjà pas. Je suis « chaud bouillant » ! »