Alors qu’il y a une semaine tout pile elle bouclait en vainqueur les 740 milles du Trophée Banque Populaire au côté de Corentin Horeau à Concarneau, Élodie Bonafous est aujourd’hui à poste en Normandie où se jouera, à partir de dimanche, la 6e édition de la Le Havre Allmer Cup. Malgré cette victoire récente, la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose aborde avec beaucoup d’humilité cette nouvelle épreuve. Et pour cause, après avoir été stoppée net dans son élan lors de la Solo Maître CoQ le mois dernier à la suite d’un accrochage, la navigatrice n’a pas encore eu véritablement l’occasion de se confronter à la concurrence en solitaire cette saison. Partagée entre appréhension et excitation, elle ne cache pas le fait de ressentir un curieux sentiment : celui de signer sa reprise une énième fois.
Élodie Bonafous : « Entre appréhension et excitation »
Pas le temps de mollir pour les Figaristes ! Après le Trophée Banque Populaire Grand Ouest qui s’est achevé le week-end dernier à Concarneau par deux Grand Prix hauts en couleurs, Élodie Bonafous et ses concurrents ont en effet rendez-vous dès ce dimanche pour la première épreuve de la Le Havre Allmer Cup : une régate in-shore de 48 heures entre la côte sud de l’Angleterre, la pointe Bretagne et les îles Anglo-Normandes dans la foulée de laquelle un Pro-Am puis deux jours de parcours côtiers s’enchaîneront. « Le temps est passé très vite entre la dernière course et celle-ci. Je n’ai pas chômé mais j’ai bien optimisé le temps dont je disposais. J’ai fait en sorte de prioriser les trucs importants pour réussir à me reposer au mieux. Aujourd’hui, ça repart et j’ai trop hâte ! », relate la skipper du Figaro Beneteau 3 aux couleurs du Groupe Quéguiner et de l’association La Vie en Rose qui a rejoint le port Normand ce jeudi soir par la route tandis que son bateau est arrivé dans le même temps par la mer. « J’éprouve des sentiments un peu contradictoires, exactement comme cela était le cas au départ de la Solo Maître CoQ il y a un mois. Avec la collision dont j’ai été victime aux Sables d’Olonne, je n’ai pas pu augmenter la charge de la préparation en solitaire qui reste donc très faible en comparaison de celle de mes concurrents qui se sont entraînés tout l’hiver lorsque, de mon côté, j’étais en pleine rééducation de mon genou. Dans ce contexte, il y a forcément une petite part de stress et j’ai l’impression bizarre de signer ma reprise pour la énième fois », commente la Finistérienne qui garde la tête froide malgré sa récente belle victoire au côté de Corentin Horeau. D’une part, parce qu’elle ne veut pas se mettre de pression inutile sur les épaules et, d’autre part, parce qu’elle n’oublie pas que régater en tandem reste somme toute différent que de le faire en solitaire.
Faire le point en solo
« Souvent, après avoir fait du double, on oublie un peu l’importance de bien anticiper les choses en solo. C’est d’autant plus vrai qu’avec Corentin, lorsque l’on navigue ensemble, on le fait avec un très gros niveau de jeu », justifie la Bretonne qui va devoir avant tout faire le plein de confiance car pour le reste, elle a déjà montré à plusieurs reprises qu’elle maîtrisait parfaitement son sujet. « Je crois totalement en mes capacités à aller vite et à faire les bonnes trajectoires mais je redoute un peu l’enchaînements des manœuvres, même si je ne suis pas mécontente de devoir aller remettre mon nez à l’avant du bateau, sous l’eau ! », s’amuse Élodie, par ailleurs quelque peu rassurée par les conditions annoncées en baie de Seine ces prochains jours, à savoir du petit temps et du médium. « Il y a deux ans, lors de la dernière édition de la course, j’étais arrivée en ne me sentant pas très prête mais j’avais fait une belle grande course. J’avais apprécié batailler le long des côtes sud de l’Angleterre même si j’avais été confrontée à un problème technique sur la fin du parcours. Cette Le Havre Allmer Cup n’évoque que de bons souvenirs pour moi. Je vais donc faire en sorte que ça reste le cas sans me tromper de but. Le Trophée Banque Populaire Grand Ouest était le premier gros objectif de ma saison et il a été coché. Le suivant est la Solitaire du Figaro. L’idée lors de cette épreuve Havraise est donc avant tout de voir où j’en suis en solo, de bien définir les choses que je devrai ensuite bosser lors de la période un peu creuse cet été », a terminé Élodie Bonafous.