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Élodie Bonafous : « L’impression qu’il n’y a pas de limites ! »

Victime d’une collision le 2 mai dernier dans le cadre de la Solo Maître CoQ, avec, à la clé, un impact important dans la coque de son Figaro Beneteau sous la ligne de flottaison, Élodie Bonafous a déployé une énergie considérable pour réussir à remettre au plus vite son bateau en état. C’est désormais chose faite et la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose est ainsi assurée de pouvoir s’aligner au départ du Trophée Banque Populaire Grand Ouest prévu ce samedi 18 mai à 13 heures, au large de Concarneau. Dans ce contexte il va sans dire que la Finistérienne, qui avait déjà une grosse envie de faire son retour sur les épreuves du circuit à la suite de son opération du genou réalisée en octobre dernier, est aujourd’hui complètement survoltée à l’idée d’en découdre. C’est d’autant plus vrai qu’elle rempile au côté Corentin Horeau avec qui elle sait qu’elle forme un duo plein de panache, mais aussi et surtout extrêmement performant.

Trophée Laura Vergne
© Gauthier Lebec

Stoppée net dans son élan alors qu’elle s’apprêtait, il y a deux semaines, à prendre le départ de la grande course de la Solo Maître CoQ au large des Sables d’Olonne, la faute à un accrochage avec l’un de ses concurrents, Élodie Bonafous a immédiatement sorti son Figaro de l’eau et lancé les expertises nécessaires avant d’attaquer, dans la foulée, les travaux de réparation. Une sorte d’opération commando qu’il a fallu, en prime, gérer en plein milieu des fameux ponts du mois de mai. « Le bateau est aujourd’hui comme il était avant l’accident avec Romain (Le Gall). Vu les délais impartis, il y a eu des moments de « flip », des hauts et des bas au niveau du moral, mais à présent tout est en ordre. Julien Morvan, spécialiste de la stratification et génie de ses mains, a réalisé un travail incroyable en une semaine chrono. J’ai ensuite terminé les finissions avec Corentin (Horeau), puis ramené le bateau en Bretagne avec lui dans la nuit de lundi à mardi », a expliqué la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose qui, après avoir donc douté de réussir à participer au Trophée Banque Populaire Grand Ouest, est désormais pleinement rassurée. D’autant plus que le convoyage réalisé entre Port Olona et Concarneau a été mené tambours battants, dans des conditions pour le moins musclées. « On est partis énervés comme des puces et on a navigué pied au plancher alors que c’était littéralement la tempête sur l’eau, avec 40 nœuds de vent sur une mer énorme. Je crois d’ailleurs que je n’avais jamais encore fait une nav’ aussi engagée que celle-ci ! », a concédé la Bretonne qui a mis à peine dix heures pour avaler la distance. « Ce convoyage m’a fait beaucoup de bien. Je manquais de navigation dans du vent fort cette saison et j’avais aussi besoin de m’amariner », s’est réjouie Élodie qui n’a ainsi fait que renforcer son envie d’en découdre. « Tous les petits objectifs techniques que je m’étais fixé avant le Trophée Banque Populaire Grand Ouest mais qui étaient en réalité d’un niveau de détail inouï, sont évidemment passés au second plan avec cette histoire. J’ai déployé beaucoup d’énergie pour faire avancer les choses. Maintenant, je suis soulagée et parfaitement déterminée pour attaquer la suite. Le fait d’avoir fait ce ralliement dans de grosses conditions m’a donné énormément de force ! », a assuré la navigatrice qui fait le parallèle avec certaines sorties difficiles imposées par son entraîneur à l’époque où elle régatait en 420, et qui lui boostait alors considérablement le mental.

 

En mode « guerriers »

« J’ai le moral gonflé à bloc ! Maintenant, l’objectif d’ici au départ, c’est de se mettre en configuration. De préparer l’avitaillement, de se reposer et de bosser la météo », a détaillé la skipper pour qui tous les voyants semblent au vert à présent. « J’ai trop hâte de rentrer dans le vif du sujet. Je pense que je n’ai naturellement pas trop bien vécu le fait de ne pas avoir pu faire la Solo Maître CoQ même si, au final, ce n’est pas bien grave. Je suis super excitée de naviguer avec Corentin. Le fait de partir en double fait que toutes les incertitudes que je pourrais avoir concernant mon genou ou mon manque de nav’ depuis le début de l’année par rapport aux autres n’existent pas », a relaté Élodie, consciente du fait de former un duo solide et très complémentaire avec Corentin Horeau, ainsi qu’elle l’a déjà prouvé par le passé (en 2021), à l’occasion de La Transat en Double et de la Sardinha Cup. « Lorsque l’on est ensemble, j’ai l’impression qu’il n’y a pas de limites, que l’on est, en quelque sorte, un peu invincibles. On devient l’un et l’autre de véritables guerriers et c’est tant mieux car ce qui nous attend promet d’être très intense », a noté la Finistérienne. De fait, le parcours de cette deuxième édition du Trophée BPGO s’annonce copieux avec ses 735 milles entre les 13 différentes îles du Ponant. « J’adore le format de la course. Il est long mais il est composé exclusivement de petits tronçons. Il n’y aura donc pas ou peu de temps de répit et il va falloir composer avec les cailloux, les courants, les algues, les effets de côte…. Le rythme va être très soutenu du début à la fin. Le but sera d’être constamment à l’attaque et de bien se relayer car il va y avoir du rythme et ça va être costaud. J’ai vraiment trop hâte ! », a terminé Élodie Bonafous.