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Élodie Bonafous : « La Solo Maître Coq, une épreuve parfaite pour relancer la machine ! »

Un mois presque tout pile après sa victoire en double avec Corentin Horeau dans le cadre du Trophée Laura Vergne, Élodie Bonafous se prépare cette fois à renouer avec la course en solitaire. Le 30 avril prochain, la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose s’alignera en effet au départ de la première régate de la Solo Maître CoQ, aux Sables d’Olonne. Pour ce premier grand test en solo six mois après son opération du genou et un hiver consacré à sa rééducation, la navigatrice compte profiter de l’évènement pour « relancer la machine » comme elle le dit elle-même. Dans ce contexte, pas question de se mettre trop de pression sur les épaules et encore moins de se tromper d’objectif. Son but, cette saison, reste, de fait, avant tout d’être à 100% au départ de la Solitaire du Figaro l’été prochain.

 

Élodie Bonafous à bord du figaro Quéguiner - La Vie en Rose
© Alexis Courcoux

Lorsque l’on est enfin prêt à revenir après une blessure, même si une victoire en double il y a tout juste quelques semaines a permis de se rassurer a minima, le doute est forcément présent. Il est donc essentiel de se poser les bonnes questions. Quels sont les talents que j’ai toujours su garder intacts au travers de ma vie ? Quelles sont les épreuves qui m’ont renforcée dans ma carrière sportive ? Quelles ressources mentales puis-je mobiliser pour rebondir ? Voici, parmi d’autres, celles auxquelles Élodie Bonafous tente actuellement de trouver des réponses. « A quelques jours de ma première confrontation de l’année en solitaire, je suis partagée entre différents sentiments. D’un côté, j’ai hâte d’en découdre de nouveau et de l’autre je suis assez stressée car j’ai vu les copains beaucoup s’entraîner cet hiver alors que de mon côté, je suis restée sur le banc de touche », commente la skipper du Figaro Bénéteau 3 aux couleurs du Groupe Quéguiner et de l’association La Vie en Rose qui mesure aujourd’hui l’impact d’une blessure longue. Blessure dont la part psychologique chez un athlète de haut-niveau, tel qu’il soit, n’est évidemment pas neutre. 

 

Faire le point sur soi

« Il y a de nombreuses incertitudes qui me taraudent. Je ne sais pas quel niveau d’engagement je vais pouvoir mettre pour rester raisonnable vis-à-vis de mon genou même si je commence à vraiment être bien remise. Les autres années, à cette période, j’avais pu me tester sur quatre stages d’entraînement et au moins deux semaines de navigation de mon côté. Je sais que le fait d’avoir été privée de ce gros bloc de préparation n’aura pas spécialement d’impact sur ma Solitaire mais j’imagine néanmoins qu’il en aura sur mon début de saison. C’est pourquoi je préfère mettre mon égo et la recherche de résultat à tout prix de côté », relate la Finistérienne. Pour elle, pas question en effet de se mettre de la pression inutile sur les épaules. Si elle est indiscutablement très attendue cette année et vise clairement un podium sur la reine des courses au large en solitaire et à armes égales cet été, elle reste, à juste titre, focalisée sur l’essentiel. « Il est important de ne pas se tromper d’objectif. Mes buts, lors de cette Solo Maître CoQ, sont de voir comment je me sens avec mon genou, de ne pas me refaire mal puis de me jauger techniquement. L’idée, ce n’est pas tant de voir où je me situe par rapport aux autres mais plutôt de faire le point sur moi », note Élodie partagée, elle l’a dit, entre différentes émotions. Un état on ne peut plus normal après une rupture des ligaments croisés, ce qui implique une pause suffisamment longue pour induire des choses complexes sur le plan psychologique. 

 

Une envie énorme

« Je sais qu’une grosse part de ce qui se passe en ce moment se joue dans ma tête. Je dois donc me focaliser sur mes capacités. Ces dernières années, j’ai acquis beaucoup d’expérience et des connaissances. Je dois juste remettre la machine en route », commente la skipper qui a pu, depuis le mois d’octobre, effectuer un véritable travail de fond. Se concentrer sur les choses qu’elle ne peut précisément pas travailler lorsque les entraînements et les compétitions s’enchainent, telles que les questions identitaires, par exemple. « L’envie est là et je sais que je vais prendre énormément de plaisir sur l’eau. J’espère retrouver le même état d’esprit que lors de la dernière édition de la Solitaire. Dans les bons moments comme dans les plus durs, j’étais tout simplement trop heureuse d’être là où j’étais. C’était exaltant et c’est ce que je souhaite retrouver, sans trop me prendre la tête. Le truc, c’est de tout faire pour arriver « on fire » au mois de juillet ! ». C’est dit !