Opérée du genou début octobre à la suite d’une blessure survenue au printemps dernier, quelques jours seulement après sa belle 6e place dans la Solitaire du Figaro, Élodie Bonafous est actuellement en convalescence, alternant ainsi les séances de kinésithérapie et les séjours au Centre Européen de Rééducation du Sportif à Capbreton. Une période de résilience qu’elle met à profit pour tirer les leçons de cette saison 2023 mais aussi pour se projeter, d’ores et déjà, sur celle à venir avec, d’une part, des ambitions fortes sur le circuit des Figaro Bénéteau et, d’autre part, le suivi de la construction de son IMOCA en vue du Vendée Globe 2028-2029 avec le soutien indéfectible de son fidèle partenaire, le Groupe Quéguiner.
Un bilan de saison positif, place à la rééducation
« En ce moment, j’apprends à ne pas brûler les étapes », relate Élodie Bonafous qui a pour habitude d’avancer tambours battants mais qui n’a actuellement pas d’autre choix que de faire preuve de patience à la suite de son opération au genou, réalisée début octobre. « Après presque 1 mois et demi sans marcher ou avec des béquilles je remarche enfin seule et je soigne ma rééducation autant que possible », avance la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose qui enchaine jusqu’à quatre séances de kiné par semaine et quelques séjours au CERS Capbreton, un établissement de référence dans la rééducation orthopédique des sportifs de haut-niveau. « Le fait de rencontrer d’autres athlètes est très enrichissant pour moi. Cela me permet de relativiser ma blessure. Je me rends compte que j’ai eu tendance à beaucoup minimiser son impact, notamment au début, mais que, malgré tout, j’ai réussi à faire une saison et même une bonne saison », détaille la navigatrice qui a, certes, dû faire l’impasse sur la Transat Paprec en double, mais qui a néanmoins régaté aux avant-postes lors de nombreuses épreuves en solitaire. De fait, après sa prometteuse troisième place dans la Solo Maître CoQ début mars, Élodie Bonafous a ensuite signé une belle 4e place dans la Solo Concarneau Guy Cotten puis une 6e place dans la fameuse Solitaire du Figaro avec, au passage, un nouveau podium d’étape dans la troisième et dernière étape, entre la baie de Morlaix et Piriac-sur-Mer (2e). « Lorsque je fais le bilan de cette année 2023, je me rends compte au-delà de l’aspect technique, plan sur lequel j’ai naturellement continué de progresser, j’ai avant tout évolué personnellement. J’ai énormément appris sur moi-même », commente la Finistérienne qui a su faire la part des choses et retrouver la confiance malgré les embûches.
Un niveau de jeu toujours plus haut
« On ne peut clairement pas dire que ma saison a été loupée. Au contraire, c’est un truc de « ouf » d’avoir pu faire la Solitaire et plus encore d’avoir réussi globalement à remplir mes objectifs de départ », souligne Élodie Bonafous qui a su se reposer et se soigner, mais aussi faire preuve de rigueur dans son travail et dans son organisation. En résumé : à s’impliquer dans sa guérison comme elle s’est toujours impliquée dans son programme d’entraînement. « Il s’est passé beaucoup de choses parmi lesquelles des choses très positives. J’ai indiscutablement continué d’engranger de l’expérience et cela me permet aujourd’hui de parfaitement définir mes points forts, mes points faibles et les axes de travail sur lesquels je dois me concentrer en premier lieu. La performance est un tout et j’ai continué d’élever mon niveau dans chacun des domaines qui la compose, ce qui est très satisfaisant pour moi malgré le contexte », se réjouit la skipper qui se projette logiquement d’ores et déjà sur la saison à venir. Une saison qui débutera un peu plus tardivement qu’à l’accoutumée afin de lui laisser le temps de complètement se remettre. « Le but est de ne surtout pas aller trop vite et de laisser le temps au temps. Je ne reprendrai ainsi pas les entraînements en janvier mais plus probablement en mars. La première épreuve du calendrier 2024 est actée. Il s’agit de la Solo Concarneau. Pour ce qui me concerne, à date, elle n’est qu’une option dans mon planning car il me semble plus raisonnable de faire mon retour en course en double, c’est-à-dire à l’occasion du Trophée Laura Vergne afin de limiter les sollicitations et donc les risques », note la Bretonne qui porte fièrement les couleurs du Groupe Quéguiner, et rêve dès à présent légitimement de podium dans la Solitaire du Figaro avant de se consacrer pleinement à son projet Vendée Globe.