Après être entrée dans l’histoire de la Solitaire du Figaro il y a tout juste un an en devenant la deuxième femme après la Britannique Clare Francis en 1975 à signer un podium d’étape, Élodie Bonafous a enfoncé le clou, ce jeudi 14 septembre en réitérant la performance. Peu avant 3h30, la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose, qui a longtemps mené la course après un joli coup à la pointe Bretagne, s’est en effet octroyé la troisième place de la troisième et ultime manche de la 54e édition de l’épreuve entre la baie de Morlaix et Piriac-sur-Mer, confirmant ainsi tout son talent et s’adjugeant par ailleurs la 7e place au classement général (avant jury).
Et de deux !
« Je suis trop contente. Epuisée mais trop contente ! C’était la première fois que je vivais une course en étant le « chassé » plutôt que le « chasseur ». Ça a vraiment été une très belle troisième étape. Je l’ai vécue intensément en restant à « fond » du début à la fin et j’ai bien cru à la victoire ! », a résumé Élodie Bonafous à son arrivée au ponton à Piriac-sur-Mer, tôt ce jeudi, après trois jours et demi de mer. De fait, la première place lui a longtemps tendu les bras et elle ne lui échappe finalement que pour 17 petites minutes au profit de Benoit Tuduri après avoir choisi d’aller à la côte jouer la brise thermique lors de la longue descente au portant entre Belle-Ile et la bouée du sprint intermédiaire située entre le bassin d’Arcachon et l’entrée de la Gironde. « J’avais annoncé que l’un de mes objectifs cette année était de terminer une nouvelle fois sur un podium d’étape. Aujourd’hui, le contrat est rempli et forcément, ça fait trop plaisir. J’ai joué tous les bons coups dans cette dernière manche, mis à part celui qui a permis à deux de mes camarades de passer devant à Lacanau. Je me suis battue jusqu’à la fin en sachant que la remontée serait hyper longue et hyper dure, et qu’il se passerait encore plein de choses. Ça a beaucoup fait l’élastique. J’ai croisé les doigts jusqu’à l’arrivée surtout que j’avais un Gaston Morvan chaud bouillant sur les talons ! », a relaté la Finistérienne qui a parfaitement contrôlé le gros du peloton de la baie d’Audierne jusqu’à l’arrivée, et qui a régulièrement repris du terrain sur les deux premiers lors de la dernière remontée au près, confirmant ainsi son aisance en vitesse à toutes les allures mais aussi dans toutes les conditions.
Plus de trous dans la raquette ou presque
« C’est vraiment un changement par rapport à la saison passée. Jusqu’ici, je savais que l’un de mes gros points fort était le portant. A présent, j’ai également trouvé les manettes au près. Il ne me reste plus qu’un minuscule trou dans la raquette, sous gennak. C’est très positif car ainsi, qu’il y ait du vent ou pas, je suis capable de faire de belles étapes », a poursuivi la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose qui a pris énormément de plaisir à régater. « Je me suis sentie vraiment très bien en mer et ça a vraiment été une constante lors de cette édition », a détaillé la Finistérienne qui a savouré chaque moment de sa course, d’une part parce qu’après avoir été privée de Transat Paprec au printemps, elle avait plus que jamais la niaque et, d’autre part, parce que dans les semaines à venir, à la suite de son opération au genou, elle va se trouver une nouvelle fois au repos forcé. « Je me suis sentie en harmonie avec le bateau. Cela m’a procuré des sensations vraiment très agréables sur l’ensemble des trois étapes même s’il y a eu quelques coups de Trafalgar comme lors du deuxième round. J’ai globalement eu l’impression que les choses étaient fluides et pour finir, ça s’est joué sur des détails même si certains écarts ont été conséquents », a ajouté la Finistérienne, avouant par ailleurs ne pas avoir grand-chose à regretter. « La deuxième étape m’a coûté un peu cher car elle m’a mis un gros handicap mais le fait de finir par un podium me permet de valider pas mal de choses », a ajouté Élodie qui termine finalement à la 7e place au classement général (avant jury), faisant, de ce fait, mieux qu’en 2022 (8e).