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Élodie Bonafous : « Prête à ouvrir des portes »

Après une première étape à l’issue de laquelle Élodie Bonafous a finalement été reclassée en 8e position au classement général provisoire à seulement 16 petites minutes du leader à la suite d’importantes décisions de la part du jury hier, le compte à rebours est maintenant lancé pour le deuxième round de la Solitaire du Figaro Paprec. C’est en effet ce dimanche 3 septembre à 13h02 que la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose et ses adversaires quitteront Kinsale pour rallier la baie de Morlaix avec un petit changement toutefois par rapport au programme initial : exit le contournement de l’île de Man. Les vents, annoncés très faibles en mer Celtique puis en mer d’Iroise, ont contraint la Direction de course à proposer deux alternatives. Ainsi, en fonction des conditions, les Figaristes iront franchir soit le phare de Chicken Rock, soit la bouée météo Odas M2 située dans le nord de Dublin. Dans un cas comme dans l’autre, il leur faudra savoir faire preuve d’anticipation et d’adaptabilité, ce qui n’est certainement pas pour déplaire à la navigatrice Finistérienne, bien décidée à se montrer opportuniste. Mieux, incisive !

LA SOLITAIRE DU FIGARO PAPREC 2023
© Alexis Courcoux

Si, par le passé, la Direction de course de la Solitaire du Figaro a dû renoncer à envoyer les concurrents jusqu’à l’île de Man en raison de trop grosses conditions météo, cette fois, c’est l’inverse. Élodie Bonafous et ses 31 adversaires ne monteront pas jusqu’au fameux archipel Britannique situé par 54° Nord pour cause de vents très faibles annoncés en mer Celtique puis en mer d’Iroise. Deux options de remplacement leur ont alors été soumises. L’une ou l’autre sera tranchée par Yann Château, selon les routages, à la marque de South Arklow, le long de la côte Est de l’Irlande. « Dans tous les cas, on va quand même visiter des contrées inconnues ou, à tout le moins, des endroits que l’on ne connaît pas trop. C’est chouette », expose la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose qui se réjouit de naviguer en mer d’Irlande, bien consciente, toutefois, que les chausse-trappes s’y annoncent nombreuses entre les courants, les bancs de sables et autres effets de site. « Ce qui nous attend n’est clairement pas une mince affaire », assure la Bretonne. « Mine de rien, il y a pas mal de choses que l’on commence à connaître un peu par cœur, comme les DST ou les rails de cargo, mais il y a pas mal de petits pièges que l’on ne soupçonne pas si l’on regarde un peu vaguement le parcours. Pour ma part, d’ici au départ, je vais vraiment prendre le temps de bien étudier la topographie des côtes, les courants et les zones un peu chaudes avec des cailloux par exemple. Je pense que compte-tenu du contexte, il est impératif d’avoir une bonne compréhension de la situation météo générale », détaille Élodie.

 

Se donner les moyens d’aller chercher la victoire

Concrètement, le vent devrait souffler autour de 10 nœuds en moyenne. Autant dire, pas bien fort sur certaines portions du tracé, à commencer par la première. « Un anticyclone assez gros est littéralement planté sur la zone de départ. Cela promet de petits airs, voire de très petits airs au début. Moi qui m’attendais à une étape costaude ! Par ailleurs, on devrait faire pas mal de près, encore une fois. Ça me va. Je sais que je suis polyvalente et je me dis que ce sera cool dans tous les cas », poursuit la navigatrice qui a d’ores et déjà une idée assez claire du schéma global de cette deuxième manche. Un atout lorsqu’il s’agira de s’adapter aux consignes concernant le nouveau parcours. « Il va falloir être capable d’ajuster le tir rapidement ce qui va impliquer de bonnes capacités d’adaptation », note la skipper qui a aussi tiré les leçons du premier acte. « Lors du débriefing avec mon coach, Erwan Tabarly, il est ressorti que je n’avais pas mal navigué et que j’avais la vitesse, mais aussi que j’avais un peu trop minimisé la prise de risque. Je dois clairement pousser un peu le curseur de ce côté si je veux me donner les moyens d’aller chercher la victoire », commente la Finistérienne qui va donc faire en sorte, sans tomber dans les extrêmes, de saisir autant que possibles les opportunités sur le plan stratégique. « Je vais essayer d’ouvrir des portes sur les côtés. Sur cette nouvelle manche, on va avoir beaucoup de bords VMG, au près comme au portant. Il va très probablement y avoir de grosses options à faire », termine Élodie Bonafous dont l’écart avec l’actuel leader, Tom Dolan, lui laisse, à ce stade, le champ des possibles toujours ouvert en grand.