A peine la première étape digérée, Élodie Bonafous et les 32 autres concurrents de la 53e Solitaire du Figaro sont prêts à rempiler. C’est, en effet, ce dimanche 28 août à 13 heures qu’ils ont rendez-vous pour le départ du deuxième round. Au menu : 635 milles entre Port-la-Forêt et Royan, via les îles Anglo-Normandes puis le phare d’Eddystone, au large de Plymouth. Un parcours technique qui va, en prime, être particulièrement corsé sur le plan météo avec deux traversées de la Manche toniques puis une fin de course incertaine. Si le scénario, comme celui du premier acte, s’annonce propice aux retournements de situations, la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose affiche toutefois une certaine sérénité. Et pour cause : les sensations sont bonnes et il n’y a pas de raison que ça ne paie pas !
Élodie Bonafous : « Le feeling est bon »
« Cette escale à Port-la-Forêt a été assez courte mais j’ai malgré tout réussi à me reposer correctement. Je parviens à me réveiller tôt sans réveil, ce qui est bon signe car cela veut dire que j’ai plutôt bien géré la première étape et que je n’ai pas cumulé tant de fatigue que ça à ce stade de la course », explique Élodie Bonafous, requinquée donc, mais aussi et surtout particulièrement conquérante. « J’ai hâte de repartir et d’en découdre sur cette deuxième manche », souligne la navigatrice, sans doute un peu électrolysée par la frustration du premier round. Une étape lors de laquelle elle a globalement toujours été dans le match même si son résultat (18e) n’a pas reflété le travail réalisé. « Je suis plutôt dans un bon état d’esprit. J’ai pu voir, lors du premier acte, que j’étais dans le bon rythme et que j’avais la vitesse à toutes les allures. Ce sont des points positifs que je vais essayer de garder en tête. Je vais essayer de conserver la même façon de gérer et d’évoluer à bord. Je vais toutefois essayer d’avoir un champ de vision un peu plus large pour éviter de commettre la même erreur que la dernière fois. Pour éviter de passer à côté d’un coup », commente la skipper du Groupe Quéguiner – La Vie en Rose, plutôt confiante. « Je me sens bien. Le feeling est bon et j’y crois ! J’espère kiffer au maximum ! », assure la navigatrice, consciente, cependant, que ce qui les attend, elle et ses adversaires, sur la route de Royan, n’a rien d’une mince affaire.
Du mode « poney », mais pas seulement
« On va se faire bien tremper et asperger d’embruns ! Au départ, on ne va pas avoir beaucoup de vent mais ensuite, on va devoir composer avec un flux d’est nord-est bien calé et assez fort (entre 25 et 30 nœuds, ndlr). Les deux traversées de la Manche vont être assez engagées et selon l’angle de progression, il n’est d’ailleurs pas impossible que l’on sorte le petit spi, ce qui est très rare en Figaro. Quoi qu’il en soit, je suis prête pour ces deux traversées en mode « poney » », relate Élodie. S’il faudra réussir à aller vite tout en préservant le matériel pour rester dans le bon wagon, le dernier tronçon entre la pointe Bretagne et l’arrivée sera lui aussi très important, et même susceptible de rebattre les cartes. En clair, le plus dur ne sera certainement pas encore passé après le passage de l’Occidentale de Sein, bien au contraire. « Lorsque l’on va repasser en Bretagne sud, ce ne sera plus du tout le même dossier. Une petite dépression orageuse risque de mettre le bazar. La situation est encore très incertaine. Soit on va débouler, soit on va rester à l’arrêt dans le golfe de Gascogne. Peut-être que l’on va avoir droit à une Sardinha Cup 2, avec des passages de 5 et 30 nœuds en l’espace de quelques secondes. Il faudra vraiment bien actualiser nos informations avec les bulletins donnés par la Direction de course chaque jour. Dans tous les cas, ça va être complexe et il va se passer des choses. Ça va être une bonne étape », termine la Finistérienne qui devrait boucler la boucle entre mercredi soir et jeudi matin selon le schéma météo.