Amarrés sur les pontons du port de La Corogne, où ils ont été contraints de faire escale hier après-midi, les concurrents de la Solitaire du Figaro reprendront la mer dès demain, 13 heures, pour le nouveau départ de la deuxième étape. Si les compteurs sont remis à zéro, les marins eux, ont eu très peu de temps pour se remettre d’un début d’étape éprouvant.
Un repos salvateur avant une reprise compliquée
Soucieux de récupérer au plus vite, Yann Eliès s’est aménagé un programme de récupération accéléré, fait d’un mélange de siestes et de séances chez les kinés. «Cette première partie de course n’a duré que 24 heures, mais nous sommes aussi cassés que si nous avions bouclé une étape entière.» constatait le skipper de Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir, en début d’après-midi. «Le départ dans la baie nous a épuisés psychologiquement, avec les vents évanescents à négocier, et le stress de voir une partie de la flotte s’échapper. Puis il y a eu cette nuit complexe, pour passer le cap Finisterre sans se faire mal, et enchainer les virements de bord près de la côte. On a dû en faire une cinquantaine! Et à chaque fois il y a tout le matossage, ça fait plus de 100 kg à transvaser d’un côté ou de l’autre, c’est épuisant !» poursuivait Yann à propos de ce début d’étape.
Accompagné d’Enzo, qui contrairement à d’autres préparateurs, a pu rejoindre La Corogne pour l’aider à gérer la logistique et faire un état des lieux du bateau, Yann était donc heureux de recharger ses batteries, avant de repartir pour un nouveau parcours de 330 milles, en route directe vers Concarneau. «On devrait repartir au près, avec 25 à 30 noeuds de vent de Nord-Est. Mais ensuite ça devrait sérieusement mollir» expliquait Yann après avoir étudié les fichiers météo. «Dès la première nuit, on va rencontrer une petite dépression orageuse qui viendra de l’Ouest et nous passera sur le corps. Elle mettra fin au flux d’est et ensuite, on devrait avoir un petit flux de Sud pour nous pousser vers Concarneau. La transition ne sera pas évidente. Certains fichiers l’annoncent assez longue et laborieuse, et de toute façon, c’est toujours un peu aléatoire quand c’est orageux. J’en sais quelque chose, avec ce qui m’est arrivé il y a deux jours. J’étais aux avant-postes quand j’ai pris 30 places dans la vue à cause d’un orage! Je vais essayer de ne pas me faire avoir cette fois-ci», souriait le briochin.
Initialement attendus dès demain, les figaristes devraient rejoindre Concarneau vendredi, aux alentours de 22 heures pour les plus rapides. Une ETA tardive, lorsque l’on sait que le départ de la troisième étape est prévu dimanche. Le Comité de Course pourrait donc modifier le programme, pour offrir aux concurrents suffisamment de temps pour se reposer.