" Je crois que je me suis mis la pression sur cette 2e étape de la Solitaire du Figaro. Mon moral n’était pas stable dès le départ. À la première anicroche, j’étais dans un mauvais état d’esprit, pas bien dans ma tête. J’en arrivais à m’énerver alors que ce n’est pas ou plus dans mes habitudes, ni dans l’état d’esprit que je cherche à avoir. L’aller-retour au reaching jusqu’à la pointe bretonne s’est bien passé, ma vitesse était bonne. C’est à partir de Bréhat dans la fin de la 2e nuit que ça s’est gâté. Je croise un mille devant Gaston (Morvan), il part au Nord et moi à l’Ouest et pas moins d’une heure après, il recroise 3 milles devant moi et termine 5e. Je n’étais pas inspiré, je me dis que j’ai loupé quelque chose que je n’ai pas compris. Je n’aime décidément pas ce coin-là !

J’avais un projet qui me paraissait un peu scabreux, j’ai donc choisi de suivre Pierre (Quiroga) mais ça ne s’est pas passé aussi bien pour moi que pour lui ! C’est justement là toute sa force : assumer pleinement une option sans craindre l’échec. Quelquefois ça passe, d’autres non. Je me suis donc ravisé en rejoignant la flotte, c’était pour moi l’option la moins risquée pour ne pas perdre de temps au général. Je me suis dit, : 'c’est la Solitaire du Figaro, chaque minute compte', et je l’ai joué petits bras. Décision que j’ai payée toute la fin de la course puisque je n’avais plus de possibilités de revenir par devant comme le faisaient les autres. À partir de là, je ne me suis plus amusé du tout... mais on a vu de très beaux paysages ! Je suis vraiment fatigué, j’ai la sensation que cette étape était là pour nous défoncer, faire du mal à nos organismes et que la course débutera réellement dimanche. Ce n’était certes pas la plus longue étape, mais peut-être la plus difficile, je n’ai pas dormi des 490 milles. 

D’un point de vue résultat, je crois que ma 11e place ne me fait pas bouger au général, mais je n’ai pas pris de caramel encore donc tout va bien ! Il me reste deux étapes sur lesquelles il va falloir attaquer, je sais où je vais, il faut y aller maintenant ! Je rentre dans une nouvelle dimension de la Solitaire, c’est la gestion de la fatigue qui va désormais faire la différence. "