C’est une deuxième étape extrêmement compliquée qui vient de débuter pour les concurrents de la Solitaire du Figaro. Prêts à partir au combat, comme ils l’ont répété à plusieurs reprises, Yann Eliès et ses 38 camarades de jeu, n’échapperont pas aux vents violents qui séviront au cap Finisterre. Mais avant de livrer cette bataille contre les éléments, c’est une autre guerre, celle des nerfs, qui a commencé dans la baie de Sanxenxo cet après-midi.
De la guerre des nerfs, à la guerre tout court!
Partis des pontons à 11 heures, ce matin, le skipper de Groupe Quéguiner- Leucémie Espoir et ses adversaires, ont dû attendre plus de deux heures, que le vent se lève, pour s’élancer sur le parcours de 455 milles en direction de Concarneau. Piégée par les petits airs qui, décidément, sévissent souvent dans la baie, c’est au ralenti que la flotte a contourné la bouée de dégagement, puis la bouée de spectacle, avant de s’échapper vers le large. Septième au passage de la marque Radio France, après quatre heures de course, Yann a su se positionner aux avant-postes. De bon augure pour celui qui soulignait ce matin, l’importance de bien négocier les premiers milles du parcours « On aura un vent faible pour s’échapper de la baie, donc ce sera assez complexe » expliquait le briochin. « Les 12 premières heures de courses seront super importantes à négocier. Il y aura un peu de stratégie, avec des passages à niveau possibles. Ce sera intéressant, et ça nous permettra de nous chauffer un peu avant d’aborder des conditions beaucoup plus musclées. L’idée, ce sera de naviguer à trois ou quatre milles des côtes pour avoir un vent praticable et une mer moins grosse, mais une fois au cap Finisterre, on ne pourra plus se mettre à l’abri, et là, ce sera un autre combat. Mais nous nous y sommes préparés. »
Si les fichiers les plus pessimistes parlent d’une étape de quatre jours, les marins pourraient être un peu plus rapides comme l’expliquait également Yann avant de partir « La trajectoire d’une dépression orageuse qui va se former dans le Nord de l’Espagne, devrait conditionner notre vitesse de progression vers Concarneau. Si elle est bien positionnée, on pourra pratiquement rejoindre la ligne d’arrivée en un seul bord. Mais si elle se positionne un peu plus sur les côtes françaises, on repartira au près, pour du remonte pente, et quelque chose de beaucoup plus long »
D’ici là, les figaristes tenteront déjà de rejoindre le Golfe de Gascogne sans casse et sans blessure