Tanguy Le Turquais et Corentin Douguet ont pris la 2e place de la Transat en Double Concarneau - Saint-Barthélemy. Une magnifique performance pour le duo de Quéguiner - Innoveo, qui a su prendre des risques tout au long de la course. Des choix qui ont fini par payer, avec une dernière journée pleine de suspens pour clôturer cette une transat riche en apprentissages.
Transat en Double : Quéguiner - Innoveo 2e au bout du suspens
Une course engagée, rythmée par des choix stratégiques risqués
Quéguiner soutient Innoveo, le fonds de dotation du CHRU de Brest, dont le bateau porte les couleurs. Mais ce n’est pas de ce genre d’engagement dont il a été question pendant ces 18 jours de transat entre Concarneau et Saint-Barthélemy. Ni de l’engagement physique dont Tanguy et Corentin ont dû faire preuve pour mener leur Figaro Beneteau 3 de l’autre côté de l’Atlantique. Ici, c’est l’engagement des deux marins qui doit être souligné, car Tanguy Le Turquais et Corentin Douguet ont eu le courage de sortir des sentiers battus, de tenter des options et de prendre des trajectoires qui diffèrent du reste de la flotte. Un fait suffisamment rare sur le circuit Figaro pour être souligné quand cela se produit. Ils l’avaient déjà montré lors de la Sardinha Cup, ce qui leur avait permis de décrocher la 4e place.
Ils ont réitéré entre Concarneau et Saint-Barthélemy, tout au long des 4.147,57 milles nautiques qu’ils ont parcourus. D’abord au niveau du DST de Lisbonne, en étant le seul bateau à passer entre le DST et la côte portugaise. Une prise de risque pas payante puisque Tanguy et Corentin n’en sont pas ressortis avantagés par rapport à leurs concurrents, mais ils n’ont pas perdu de temps non-plus. Il fallait ensuite choisir entre une route Sud et une route Nord pour traverser l’Atlantique, après les îles Canaries. La première offrait plus de chemin à parcourir mais des conditions météo moins incertaines, la seconde pouvait présenter certaines opportunités. Joueurs, Tanguy et Corentin ont opté pour cette route plus au Nord. Enfin, ils ont à nouveau tenté un dernier coup ce dimanche, en se décalant dans le Nord (encore !). Le risque était d’ouvrir une porte pour les poursuivants, mais cela leur permettait une route plus directe pour rejoindre Saint-Barthélemy. Bien leur en a pris : tout le travail effectué sur les fichiers météo, l’expérience de ces deux marins qui se sont révélés sur des courses transatlantiques, leur réflexion stratégique et la prise de risques ont fini par payer.
Apprentissage à tous les étages
En plus de la performance sportive, cette transat a également été celle de l’apprentissage. Humainement, d’abord, puisque Tanguy Le Turquais et Corentin Douguet ne se connaissaient pas plus que cela avant d’embarquer ensemble. Sur ce point, l'entente fut immédiate et les deux marins ne sont pas prêts de se quitter. Il suffisait de voir leurs étreintes une fois la ligne d’arrivée franchie dans le port de Gustavia. Au ponton, Corentin glissait : « Même sans podium, cette course m’aura fait gagner un nouvel ami »
Tanguy ne tarissait pas d’éloges non-plus sur son binôme. Il estime que cette 2e place revient beaucoup à Corentin : « Ce résultat, c’est 90% grâce à lui ! » Et le skipper de Quéguiner – Innoveo ne cache pas qu’il a énormément appris pendant cette transat : « J’avais le cerveau allumé pendant toute la durée de la course tellement j’ai appris ! C'est comme si j'étais de retour à l’école. » Le maître est ravi : « Ça ajoute une belle ligne au palmarès et la saison n’est pas terminée. »
Après une pause forcée en attendant que Quéguiner – Innoveo revienne, il sera temps d’attaquer la deuxième partie de la saison : Tour de Bretagne, Solo Guy Cotten puis Solitaire du Figaro. Ce sera le moment de voir si Tanguy était assis au 1e rang pendant cette Transat. Corentin, de son côté, avait glissé avant de partir qu’il fallait qu’il soit rentré avant le 05 juin : mission accomplie avec cette belle 2e place acquise le dernier jour de mai !