Après deux derniers briefings météo, celui du Pôle Finistère Course au Large d’abord puis celui de l’organisation ensuite, Yann Eliès et les 42 autres concurrents de la Solitaire Urgo – Le Figaro ont désormais quitté la marina de Pauillac – La Fayette. Ils se préparent, maintenant, à prendre le départ de la première étape de l’épreuve et ainsi rejoindre Gijón, avec toutefois un petit changement de programme.
Yann Eliès : « Tous les ingrédients pour que ce soit intéressant »
En raison de conditions dantesques annoncées à la pointe Bretagne en début de semaine, la Direction de course a en effet pris la décision de ne pas envoyer la flotte dans la Chaussée de Sein, mais de leur faire faire une boucle via Eaux Saines, à proximité du bassin d’Arcachon, puis Rochebonne, au large des Sables d’Olonne. C’est ainsi un total de 420 milles au lieu des 525 initialement prévus que le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir et les autres solitaires vont devoir avaler. « Ce changement de parcours, c’est plutôt une bonne idée. Ce n’est jamais très plaisant d’aller se faire tabasser un peu gratuitement. Ça n’apporte pas grand-chose à la course, à part une sélection par le matériel. Là, je trouve que le nouveau tracé, même s’il est un peu plus court, reste vachement intéressant, avec une première transition du côté d’Arcachon qui ne sera pas facile à négocier, puis ce fameux passage de front qui va nous offrir le moyen de nous exprimer dans un peu de vent du côté de Rochebonne. Il a également cette espèce d’incertitude sur la façon dont nous allons atterrir sur Gijón, ce qui rajoute, évidemment, un petit peu de piment aussi. Au final, nous avons vraiment tous les ingrédients pour que ce soit intéressant et moi, ça me plait bien », a indiqué Yann, peu avant de larguer les amarres. Il n’empêche, le Costarmoricain reste prudent. « C’est une étape qui s’annonce dangereuse pour toutes les raisons que je viens de citer. Dangereuse aussi parce qu’elle part d’un endroit compliqué. Quitter l’estuaire sans s’échouer et sans taper de bouts de bois ne sera pas si simple. Nous nous projetons tous dans la stratégie de l’étape mais il ne faut pas oublier que la priorité, c’est d’arriver à partir d’ici sans casser et sans trop de retard par rapport à la tête de flotte, parce que si tout prend un peu plus de temps que prévu, on peut se retrouver avec déjà de vrais écarts à la pointe de Grave », a-t-il ajouté. Le moral des troupes ? « Plus les jours passent et plus je sens que la forme revient. Le révélateur, maintenant, ce sera la première nuit. C’est là que je verrai si j’ai envie d’aller dormir ou si j’ai vraiment la niaque. En mer, on ne peut pas tricher mais il est évident que si je peux, d’emblée, enfoncer le clou et faire un premier break, je ne manquerai pas l’occasion ».
Solitaire Urgo Le Figaro : Pauillac, départ 1ère étape