Alors que les trois premiers continuent de cavaler à 20-21 nœuds de moyenne, les autres leaders commencent à ralentir un peu le rythme, ce mardi. La bonne nouvelle, c’est que Yann Eliès, qui a réussi à s’engouffrer dans un trou de souris, qui parvient à rester dans un petit couloir de vent large d’une centaine de milles entre le front et l’anticyclone de Sainte-Hélène, et qui devrait bien accélérer d’ici 24 ou 48 heures, devrait combler une partie de son retard sur eux d’ici au passage du cap de Bonne Espérance, dimanche prochain.
Yann Eliès : « Je le sens bien »
Yann, comment ça se passe à bord de Quéguiner – Leucémie Espoir ?
« Ça va plutôt bien. Il fait beau, je suis au portant et j’avance. Les copains de derrière sont complètement scotchés et devant, Jérémie Beyou, Paul Meilhat et Vincent Riou ralentissent. Je pense que je suis dans le bon train. En tous les cas, je le sens bien. En fait, le front ne progresse plus vers moi. Il n’est, cependant, pas très loin, à 60-70 milles dans mon Sud-Ouest. J’essaie donc de le garder à une distance respectable pour ne pas me faire manger. L’anticyclone de Sainte-Hélène est situé à 300 milles dans mon Est. Entre les deux, je profite d’une espèce de bande de vent qui a l’air de se stabiliser et d’ici 24 ou 48 heures, le front aura complètement disparu, il se sera mélangé avec l’anticyclone et je récupérerai du vent de Nord-Ouest. Dès lors, je ne pourrai plus me faire avaler par les calmes qui ont agrippé ceux de derrière et ça, c’est une vraie bonne nouvelle. »
Vous allez donc continuer de creuser l’écart sur ceux de derrière mais que va-t-il se passer par rapport à ceux de devant ?
« Je vais continuer à perdre encore un peu de terrain sur les quatre premiers qui évoluent toujours dans des conditions paradisiaques, en revanche, je vais être en mesure de combler une belle partie de mon retard sur Jérémie Beyou, Paul Meilhat et Vincent Riou, finalement croqués par le front. On voit, aujourd’hui, qu’ils ont commencé à ralentir. La fin de semaine va être intéressante. Les premiers vont passer le cap de Bonne Espérance avec près de quatre jours d’avance sur le temps d’Armel Le Cleac’h établit lors de la dernière édition de la course, mais je vais également être en avance sur le record. Mine de rien, même si je suis relégué à 800 milles des premiers, j’évolue quand même dans de bonnes conditions. Je suis quand même en bâbord amure depuis Madère ! »
Le moral des troupes est donc bon…
« Oui. Tout va. Je bouquine, je mange bien et surtout, je prends des forces car dans quatre ou cinq jours, dans le Grand Sud, ça va devenir nettement plus sport. Plus frais aussi. »