Mais le briochin avait déjà gagné six places au passage du pont de l'Ile de Ré cinq heures plus tard. Et à en croire la cartographie qui permet de suivre la flotte en temps réel, cette belle remontée se poursuit sur le long bord de près vers l'ouest de l'archipel. Un retour idéal avant de s'attaquer aux premiers pièges de cette course offshore longue de 320 milles. Le vent de Nord-Ouest qui souffle actuellement à 13 noeuds va mollir progressivement et totalement s'essouffler à l'obscurité. Il va falloir jouer finement pour tirer son épingle du jeu, mais Yann s'y est bien préparé : « Il y aura un premier passage à niveau après le Pont de l'Ile de Ré. On sera face au vent, avec le courant dans le nez et rapidement, il n'y aura plus beaucoup d'air. Le jeu sera très ouvert, il n'est pas impossible qu'on sorte nos pioches, et que l'on assiste à des options très tranchées. Des écarts devraient se creuser » confiait- t-il, avant de partir.

Même analyse de Denis Hugues, le Directeur de course, joint ce jeudi en fin d'après-midi.
« Cette nuit, le jeu sera complètement ouvert, car il n'y aura pas de vent. Certains skippers prendront peut-être le parti d'aller au large, d'autres à la côte, le tout en essayant de se servir des courants. Il y aura forcément une part de réussite. Il suffit que des petits camarades aient un nuage avec un peu de vent pour partir, et que d'autres restent bloqués, pour que des écarts considérables se creusent. »
Clairvoyance et réussite seront donc à l'honneur pour cette première nuit en mer qui ne devrait pas laisser beaucoup de répit aux 40 figaristes engagés. C'est entre l'Ile d'Yeu et Belle-Ile-en-Mer, que la flotte devrait évoluer demain matin au lever du jour. On connaitra alors les chanceux de la nuit.