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Madère à négocier

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la dorsale anticyclonique n’a pas été simple à traverser pour les marins du Vendée Globe. Il leur a fallu négocier des zones sans vents et multiplier les manœuvres. Dans la bataille, certains se sont montrés plus ou moins bien inspirés quand d’autres ont connu ce petit brin de réussite en plus qui fait souvent la différence. En ce qui le concerne, Yann Eliès - qui pointe en 10e position à 37 milles du leader ce jeudi - s’avoue un peu déçu de la façon dont il a négocié cette crête barométrique mais il reste néanmoins très concentré aujourd’hui. Et pour cause, un nouvel obstacle l’attend. Le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir va, en effet, devoir ajuster au mieux sa trajectoire pour déborder l’archipel de Madère, source de dévents importants.

Image du bord
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« Cette nuit, je n’ai pas été très inspiré. J’ai voulu essayer de me décaler pour contourner Madère assez au large mais le vent est rentré par l’est. Au final, je me suis fait un peu distancé par les premiers qui ont, certes, bien navigué, mais aussi connu un peu de réussite, et je paie en plus le petit retard pris il y a quelques jours. Forcément, je suis un peu déçu », a déclaré Yann Eliès lors d’une vacation avec son équipe, ce jeudi, alors pleinement concentré sur son gros dossier du jour, le passage de l’archipel de Madère. « C’est mon principal souci du moment. Mon but est de réussir à trouver le meilleur endroit pour empanner sans trop tomber dans les dévents des îles », a souligné le navigateur, précisant que ce point d’empannage justement, sera sans doute celui qu’il l’emmènera ensuite jusqu’au Cap Vert. Son dilemme ? Trouver le bon équilibre entre ne pas trop rallonger sa route et passer trop près au risque de se faire engluer.


Les premiers vrais écarts ce soir ?
« Ce n’est pas évident. Pour m’aider, j’ai toutefois deux lièvres avec moi à l’AIS : Thomas Ruyant et Tanguy de Lamotte. Tout à l’heure, j’ai vu ce dernier tomber dans une zone de dévent. J’ai donc ré-empanné pour m’écarter mais pendant ce temps, ça continue de partir par devant. Je pense que ça va faire de gros écarts – jusqu’à 100 milles – ce soir. L’addiction risque d’être un peu salée », a souligné Yann qui, pour l’heure, affiche un retard de 37 milles sur le meneur des troupes, Armel Le Cléac’h, ce dernier ayant déjà accroché les alizés de secteur nord-est. « Forcément, c’est lui qui va accélérer le premier, quand le vent va prendre des tours dans les heures qui viennent ».


En mode « tour du monde »
En attendant de bénéficier, lui aussi, de plus de pression dans ses voiles et de renouer avec les vitesses à deux chiffres, Yann Eliès tente donc de faire au mieux et ne se démonte pas car il le sait, la route est encore très longue et le Pot-au-Noir sera sans conteste le prochain juge de paix. « Clairement, dans cette section du parcours, il va se passer des choses mais l’important, dans l’immédiat, reste Madère », a rappelé le skipper, avouant par ailleurs être cette fois véritablement passé en mode « tour du monde ». « A présent, les petites routines se mettent en place. Je produis de l’eau douce, je gère l’énergie, j’ouvre les premiers sachets de nourriture dite « tour du monde », j’envoie des photos et des vidéos… Je commence vraiment à trouver mes marques et je me sens plutôt bien », a-t-il conclu.