Ce samedi, à 11h06, Yann Eliès et Antoine Carpentier ont été le premier duo à franchir la ligne d’arrivée de la Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten. Le tandem, qui a mis 1 jour et 19 heures pour boucler les 340 milles du parcours au départ et à l’arrivée de la Ville Bleue via les Pierres Vertes, les Birvideaux et l’île d’Yeu, a dominé la course du départ à la fin, même si le binôme Sébastien Simon – Xavier Macaire l’a maintenu sous pression jusqu’au bout. C’est évidemment une belle victoire pour les deux hommes de Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir qui n’avaient jusqu’alors, jamais navigué ensemble en Figaro. C’est aussi une belle performance pour Yann, qui, malgré sa blessure au doigt et un équipier novice sur le support, a réussi le pari d’inscrire son nom au palmarès de la compétition pour la troisième fois, après 2009 et 2014.
La victoire en Duo sur la "Solo" Concarneau 2016
Vous avez été en tête du début à la fin. C’est ce qui s’appelle une histoire rondement menée…
« Oui, et je suis content. Très content même. Avec Antoine, nous n’avions jamais navigué ensemble en Figaro mais le fait est qu’il connait bien la régate au contact et qu’il a tout de suite trouvé sa place sur le bateau. Très vite après le départ, le jeu s’est résumé à un quatuor: Martin Le Pape et Eric Péron, Adrien Hardy et Vincent Biarnes, Sébastien Simon et Xavier Macaire puis Antoine et moi. A la fin, ça s’est même transformé en un Mano à Mano entre Bretagne – CMB et nous. C’était bien d’avoir réussi à prendre le dessus sur eux d’entrée de jeu. Nous n’avons jamais rien lâché. Mieux, nous sommes parvenus à augmenter notre avance pour avoir le plaisir de terminer le dernier bord de près entre la Voleuse et l’arrivée sereinement. Cela étant dit, il ne faut pas croire que ça a été facile de gagner. Il a notamment fallu bien négocier deux phases de transitions. Une première, dans la baie d’Audierne en allant vers le Raz de Sein, qui n’a pas été si compliquée mais qui nous a obligé à continuer d’aller vite, même quand il n’y avait plus trop de vent, et une deuxième, plus coriace, au large de Groix. Avec Antoine, nous avons réussi à relativement bien protéger le côté favorable même si, à ce moment-là, nous avons bien failli nous faire doubler, la faute à une algue coincée dans notre arbre d’hélice. Heureusement, nous avons eu ce petit brin de réussite qui fait que nous avons conservé l’avantage et c’est tant mieux car si le duo Simon – Macaire avait pris les devant, sans doute qu’ensuite ça aurait été un peu compliqué d’aller le chercher ».
Vous semblez finir avec l’air plutôt frais. Vérité ou illusion ?
« Je dois avouer que j’arrive quand même bien touché, surtout que j’étais parti avec un bon rhume au départ. Cela étant, c’est vrai qu’en double, cela laisse quand même le temps de se reposer un minimum, même si les conditions ont été un peu plus dures que prévues. En effet, si elles ont été plutôt cool dans la première partie jusqu’aux Birvideaux, ensuite elles sont devenues plus engagées. Nous avons notamment eu bien froid la nuit dernière avec des claques de vent jusqu’à 30 nœuds. D’ailleurs, cela a créé des gros écarts au sein de la flotte des solitaires. »
Cette victoire en double vient s’ajouter aux deux autres décrochées en solo en 2009 et 2014. Elle vous réussi plutôt bien cette Solo Concarneau…
« Oui. Ca fait trois victoires dans l’épreuve. Trois, ça me plait plutôt bien comme chiffre ! Trois victoires ici, trois victoires dans la Solitaire du Figaro… C’est pas mal (rires) ! Ce qui est certain, c’est qu’il était vraiment presque « d’utilité publique » que je régate cette semaine, que j’aille prendre l’air. C’est mon métier d’être sur l’eau et à cause de ma blessure au doigt, ces derniers jours, ça m’a beaucoup manqué. Je suis assez content parce que, globalement, ça a été. Au début, j’étais assez inquiet mais finalement, dans le feu de l’action, on oublie la douleur. »
Quelle est la suite des évènements ?
« Je vais essayer de faire un ou deux entraînements en solitaire, au Pôle Finistère Course au Large à Port-la-Forêt mais ma priorité va rester de prendre soin de mon doigt, de ne pas faire n’importe quoi. Je vais aussi continuer de m’impliquer énormément dans les derniers détails de la modification du 60 pieds afin d’être sûr qu’à la mise à l’eau, tout soit comme j’ai envie et que l’on puisse rapidement aller sur l’eau. »