Blessé au doigt il y a trois semaines à l’issue d’un entraînement en Moth à foil, Yann Eliès, qui souhaitait participer à la Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten - une épreuve qu’il affectionne particulièrement à plusieurs titres et qu’il a déjà inscrite à deux reprises à son palmarès, en 2009 puis en 2014 – a tranché : puisqu’il n’est pas en mesure de la disputer en solitaire, c’est en double avec Antoine Carpentier qu’il s’élancera ce jeudi, à 15h10. Au programme, une boucle de 340 milles au départ et à l’arrivée de la Ville Bleue, via les Pierres Vertes, les Birvideaux et l’île d’Yeu. Côté météo, si ça s’annonce plutôt agréable, le skipper de Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir sait que de nombreux pièges risquent de se révéler, comme à chaque fois sur ce parcours haut en couleurs, reste que ça tombe bien, puisque c’est précisément lorsque c’est tactique et technique qu’il s’exprime le mieux.
La Solo Concarneau, en duo: "Se tester et prendre l'air"
Yann, finalement, c’est donc en double que vous allez vous élancer aujourd’hui ?
" En effet. Ma blessure au doigt ne m’a pas permis d’envisager de faire la course en solitaire car bien que je ne souffre plus trop, sauf lorsque je me cogne, je ne suis pas capable de bien naviguer seul. J’ai néanmoins décidé de courir en double pour aller me tester un peu, mais aussi et surtout pour prendre un peu l’air car depuis mon petit accident, il y a trois semaines, je tourne un peu en rond comme un fauve dans sa cage. Pour m’accompagner, j’ai choisi Antoine Carpentier avec qui j’ai régaté par le passé à bord du Multi50 FenêtréA-Cardinal d’Erwan Le Roux. C’est un bon équipier plutôt jovial et, accessoirement, nous sommes voisins. "
A quel type de conditions allez-vous être confronté entre la pointe Bretagne et Yeu ?
" Nous allons, a priori, bénéficier de conditions sympas. C’est d’ailleurs ce qui a fini de me décider à participer à la course malgré mon doigt. Ce qui me plait, c’est que ça devrait être assez technique. A mon sens, il va y avoir deux ou trois passages à ne vraiment pas rater, en l’occurrence une transition au large de Penmarc’h, une fois que l’on aura quitté les Glénan, des petits passages à niveau dans le Raz de Sein puis aux Pierres Noires en fonction du courant, puis un petit coup potentiellement un peu scabreux aux Birvideaux. Je n’ai pas vraiment regardé ce qui se passera ensuite mais on peut très bien imaginer un dernier rebondissement dans les derniers milles avant l’arrivée, samedi après-midi. Les éditions passées nous ont souvent montré que c’était possible. "
Outre la complexité de la météo, le plateau de l’épreuve est aussi très intéressant…
" Absolument. Une bonne partie des duos engagés dans la prochaine Transat AG2R – La Mondiale sont présents. Notre but sera d’essayer de gagner mais la tâche ne sera pas facile, d’une part parce que je n’ai pas pu tellement naviguer cette année et qu’Antoine, bien qu’il soit un bon marin, ne connait pas le support, et d’autre part parce qu’il y a des tandems très affûtés. Je pense notamment aux duos Sébastien Simon – Xavier Macaire, Adrien Hardy – Vincent Biarnes ou encore Martin Le Pape – Eric Péron qui sont bien préparés. Je sais également qu’il va falloir également se méfier de gens comme Pierre Brasseur. Ce gars-là, on ne le connait pas encore sur le circuit, mais lorsqu’il passe quelque part, en général il fait mal. D’ailleurs, on le sait par expérience, chaque année lors de cette Solo Concarneau, tout est remis à zéro avec l’arrivée de nouveaux venus. C’est bien parce que cela oblige à se remettre en question à chaque fois. Pour résumer, tous les ingrédients sont réunis pour que ce soit très intéressant ".