Remis à l’eau il y a dix jours, après cinq mois de chantier destinés à lui offrir une seconde jeunesse, le 60 pieds IMOCA de Yann Eliès a été baptisé aujourd’hui à Roscoff, dans le Finistère Nord. Invités en famille, les dirigeants et les salariés du Groupe Quéguiner, et les représentants et bénévoles de la Fédération Leucémie Espoir sont venus nombreux pour assister à cette belle cérémonie. Parrainé par Alex Dupont, entraîneur du Stade Brestois, et par Catherine Quéguiner, la femme du président du groupe, le monocoque avec lequel Yann s’élancera sur le prochain Vendée Globe a été arrosé au champagne comme le veut la tradition. Paré à naviguer, il regagnera les eaux de Lorient dès la semaine prochaine, pour les premiers entrainements en vue de la Transat Jacques Vabre qui débutera le 25 octobre prochain.
L'Imoca Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir baptisé à Roscoff
Roscoff, théâtre de la cérémonie
Sorti de chantier le 23 juin dernier, pour la mise à l’eau à Lorient, c’est au Nord de la Bretagne, que le 60 pieds de Yann Eliès a été baptisé ce matin. En effet, c’est au cœur du Bloscon, le nouveau port de Roscoff, que cette grande cérémonie a eu lieu. Situé à quelques encablures de Landivisiau, où l’entreprise Quéguiner a été fondée en 1967, Roscoff était le lieu idéal pour réunir la grande famille des salariés autour d’un grand moment de convivialité, comme le souhaitait Claude Quéguiner, le président du Groupe. Très attaché aux valeurs familiales, ce dernier n’a pas hésité à convier les enfants et les conjoints de ses collaborateurs. «C’était un joli moment. L’émotion n’a cessé de grandir depuis la sortie du bateau il y a dix jours à Lorient, et je suis très heureux de ce partage avec les salariés du groupe, mais aussi avec les bénévoles de la Fédération Leucémie Espoir, les passionnés de voile, et les roscovites venus participer à l’événement. J’ai une pensée pour mon père et ma mère qui ont crée cette entreprise, et qui doivent apprécier le spectacle. Vu du ciel ce doit être encore plus beau » confiait Claude Quéguiner, à l’issue de la cérémonie. Très ému également, André Civray, l’ancien président de la Fédération Leucémie Espoir, a profité de cette belle manifestation pour passer le relai de la présidence à Françoise Tillier, après plus de 30 ans passés à la tête de cette association.
Un baptême en guise de protection
Outre les partenaires du projet, roscovites et vacanciers, se sont mêlés aux festivités, et c’est devant un môle noir de monde que le monocoque de Yann Eliès a reçu la bénédiction destinée à le protéger des foudres de Dame Nature. Car si le baptême est un moment symbolique, à la base, il est surtout destiné à conjurer le mauvais sort. Et c’est un vieux proverbe anglais, selon lequel "un navire qui n'a pas goûté au vin goûtera au sang» qui a donné naissance à cette tradition. Si avec le temps, le sang a été abandonné au profit du vin, puis du champagne, l’idée selon laquelle une bouteille doit être brisée à l’étrave pour calmer les Dieux, et éviter les naufrages, et les tempêtes perdure aujourd’hui. Et bien que Yann ne soit pas superstitieux, il tenait à ce que tout se déroule dans les règles de l’art «Il y a deux ou trois choses pour lesquelles je suis un peu superstitieux, il s’agit du baptême, le prologue de la Solitaire du Figaro, et les animaux aux grandes oreilles. Et pour le baptême, il ne suffit pas de briser une bouteille de champagne à l’étrave du bateau. Il faut qu’elle se casse du premier coup. C’est très important. Mais tout va bien, Alex Dupont a assuré !» s’amusait Yann en évoquant cette tradition.
Un parrain et une marraine porteurs de belles valeurs
Alex Dupont, c’est le parrain du projet, qui a eu la lourde responsabilité de briser cette bouteille comme il se doit. Au delà d’être l’entraîneur de foot du Stade Brestois, ce passionné est un ami de longue date de la famille Quéguiner, qui soutient le club depuis quinze ans. Un homme que Yann apprécie énormément lui aussi «Alex fait un travail incroyable au Stade Brestois, et c’est un ami avec qui, le courant est passé tout de suite. Je partage les valeurs qu’il inculque à ses joueurs, des valeurs de travail, de courage et de dépassement de soi. C’est un homme qui aime la simplicité et qui est assez accessible comme Claude. C’est un vrai bonheur d’échanger avec lui et de le voir à nos côtés aujourd’hui.» confiait Yann à propos du parrain de Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir. Quant à la marraine, c’est Catherine, la femme de Claude Quéguiner qui a été choisie. Une façon de la remercier comme le confiait ce dernier. «C’est une forme de reconnaissance pour tout son travail et son soutien depuis tant d’années. Je me suis souvent reposé sur elle pour prendre des décisions, et celle de se lancer dans l’aventure du Vendée Globe n’était pas facile à prendre. Elle m’a encouragé, et je suis très heureux de l’associer au projet, elle qui a de belles valeurs familiales, tout comme Yann. C’est ce qui nous lie.»
Premiers entraînements à partir de mi-juillet
Le bateau baptisé, le bagad de Landivisiau a escorté les invités vers les différentes animations prévues pour l’occasion et le grand repas de moules - frites au profit de la Fédération Leucémie Espoir. Une fois les festivités terminées, le bateau restera une semaine à Roscoff pour des opérations de relations publiques. Yann et son équipe proposeront alors de belles sorties en mer aux invités du Groupe Quéguiner, mais aussi aux heureux gagnants du concours de selfies organisé par l’entreprise, sur la Solitaire du Figaro Eric Bompard Cachemire. Puis le 60 pieds rejoindra Lorient où Yann s’entraînera avec Charlie Dalin. Car avant de s’élancer sur le Vendée Globe 2016 à la barre de son IMOCA, le briochin prendra le départ de la Transat Jacques Vabre le 25 octobre prochain. «J’ai hâte de partir trois ou quatre jours au large pour être dans la maîtrise du support le plus vite possible. Mais c’est un bateau avec lequel j’ai déjà traversé l’Atlantique (Yann avait participé à la Jacques Vabre 2011 sur ce monocoque aux côté de Marc Guillemot, ndlr), et je l’ai déjà dans la peau ! Dès la mi-juillet, on va enchaîner les nav’ en double avec Charlie, pour bien trouver le mode d’emploi à deux. Ensuite il y aura les premières confrontations au Fastnet, puis des entraînements avec le Pôle Finistère Course au Large de Port-la-Forêt. Et ensuite la Transat Jacques Vabre va arriver très vite.» confiait Yann au terme d’une journée pleine d’émotions.