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« Une troisième place sur la Route du Rhum reste un résultat exceptionnel. »

Auteur d’une saison quasi parfaite, avec des victoires dans la 1000 Milles des Sables et la Malouine 40 puis des deuxièmes places dans la CIC Normandy Channel Race et la Drheam Cup, Corentin Douguet a signé un nouveau podium dans la 12e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. 

DOUGUET - RDR2022
© Alexis Courcoux #RDR2022

Arrivé la nuit dernière, à 23h39 (heure de Paris) à Pointe-à-Pitre, le skipper de Quéguiner – Innoveo s’est en effet octroyé la troisième place en Class40 derrière Yoann Richomme et Ambrogio Beccaria au terme de deux semaines de course aussi intenses qu’engagées. Deux semaines lors desquelles le Nantais a longtemps imprimé la cadence malgré des problèmes de moteur et, par ricochet, d’énergie, qui l’ont largement contrarié et, sans doute, privé de ses rêves de victoire. Sa performance reste cependant magistrale même si, ainsi qu’il l’a répété, elle a davantage un goût de gasoil qu’une saveur du Rhum.

« Je sais mieux pourquoi la Route du Rhum est une course de légende maintenant que je l’ai faite et que ça n’a pas été simple ! », a commenté Corentin Douguet, ce jeudi, après quelques heures de sommeil bien méritées, dans un vrai lit, bien à plat. « Je suis fier de rajouter à mon palmarès un podium sur une épreuve majeure après ceux décrochés sur la Mini Transat et la Solitaire du Figaro. Je venais pour la victoire c’est vrai, mais une place de troisième reste un résultat exceptionnel sur un évènement aussi mythique que celui-ci », a détaillé le skipper de Quéguiner – Innoveo dont la course a largement été entachée par des problèmes récalcitrants de moteur qui l’ont privé d’énergie durant les trois quarts de la course. « Finalement, ce n’est pas le fait de ne pas avoir gagné qui m’a amené de la frustration mais plutôt le fait d’avoir été confronté à ces soucis techniques. Ces derniers m’ont empêché de lutter avec Yoann (Richomme). C’est dommage parce que c’était un beau combat. Sans ça, l’issue aurait peut-être été la même mais le fait d’avoir, entre guillemets, décroché un peu malgré moi, ça a forcément généré des sentiments assez désagréables », a indiqué le navigateur qui pouvait légitimement rêver en grand de victoire après une saison impeccable, proche de la perfection, mais aussi un début de course mené tambours battants.

 

Encore plein de cases à cocher

« Faire des podiums sur chaque course pendant une année complète, ça n’arrive pas souvent dans la vie d’un coureur au large ou dans la vie d’un sportif en général. Aujourd’hui, il y a clairement plus de facteurs de satisfaction que l’inverse. Un podium sur une Route du Rhum, beaucoup de marins en rêvent. J’en rêvais aussi et maintenant c’est fait, même si c’est le plus mauvais résultat de ma saison. On a bien travaillé. Il y a malheureusement eu ce petit truc qui nous échappé avec cette histoire de moteur », a relaté Corentin.

« La copie est belle malgré tout, c’est certain », a concédé le skipper qui remercie chaleureusement la famille et le Groupe Quéguiner de leur confiance dans cette belle aventure, et a d’ores et déjà le regard tourné vers l’avenir. « Je pense faire un break avec la navigation en solitaire mais je reste plus que jamais motivé pour aller régater sur d’autres bateaux et apporter mon expérience. J’ai encore de nombreuses cases à cocher dans la mesure où je n’ai encore jamais fait de tour du monde, ni de Transat Jacques Vabre, ni de Transat Québec – Saint-Malo, ni de Sydney-Hobart… », a détaillé Corentin qui a bien cogité en mer pendant sa transat.

« J’ai d’ores et déjà bien avancé le dessin de mon prochain Class40. C’est bien connu, lorsqu’ils sont à table, les Français parlent de bouffe. Lorsqu’ils sont en mer, les marins imaginent leur bateau d’après ! (Rires) Est-ce que ce bateau verra le jour ? Je n’en sais rien, mais rien n’est impossible », a terminé Corentin Douguet dont l’envie de faire de grandes choses est intacte, même au lendemain de 3 542 milles particulièrement éprouvants à travers l’Atlantique !