« Une durite est morte et de l’air s’est infiltré dans le circuit de gasoil. Si je ne parviens pas à redémarrer mon moteur aujourd’hui, je n’aurais pas d’autre choix que ne m’arrêter aux Açores », avait prévenu Corentin Douguet, ce matin, lors de la vacation officielle.
Pas d’escale technique aux Açores pour Corentin Douguet !
Ce soir, le skipper de Quéguiner – Innoveo, qui bataille dans un troisième passage de front à environ 180 milles au nord des Açores et continue de se disputer la première place chez les Class40 avec Yoann Richomme, a finalement pris la décision de poursuivre sa course sans marquer d’escale technique dans l’archipel portugais.
« Ça aurait été, d’une certaine manière, plus « safe » de m’arrêter, de changer la pièce défaillante et de continuer sans les soucis d’énergie qui me pourrissent la vie depuis le départ de cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe, mais le faire hypothéquait aussi grandement mes chances de victoire ou de podium », a indiqué le navigateur ce lundi, aux alentours de 19 heures.
Auteur d’un début de course impeccable depuis les tous premiers milles malgré le problème auquel il est confronté depuis maintenant cinq jours, Corentin montre une détermination sans faille, même si ses soucis lui coûtent de l’énergie. « Je ne sais pas si les gens se rendent bien compte de ce que c'est de faire de la mécanique lorsque le bateau file à 15 nœuds sur une mer démontée ! C’est juste l’enfer ! », a indiqué le Nantais qui a longuement pesé les pours et les contres d’une décision telle que celle de réaliser un pit-stop technique, et qui a naturellement également mis dans la balance le fait qu’une fois sur l’autoroute des alizés, d’ici deux ou trois jours, il sera en mesure de recharger les batteries du bateau avec l’aide de ses panneaux solaires.
« Avant ça, il reste toutefois pas mal de boulot », a précisé le marin qui reste, comme à son habitude, combatif et déterminé. Le programme ? D’abord, sortir du front (moins fort mais plus long que le précédent) qui les secoue depuis la mi-journée. Ensuite, trouver le meilleur point de passage pour glisser sous l’anticyclone des Açores et enfin cavaler au portant !