Alors que son Class40 aux couleurs du Groupe Quéguiner et du Fonds de dotation du CHRU de Brest Innoveo est désormais à poste dans le bassin Duguay-Trouin, au cœur de la Cité Corsaire, Corentin Douguet commence à décompter les jours avec une certaine forme d’impatience. Il le sait, la pression et le rythme vont s’intensifier d’ici au coup d’envoi de la 12e Route du Rhum – Destination Guadeloupe, prévu le 6 novembre prochain à 13h02. L’un des enjeux, sur ce type d’évènement dont le gigantisme n’est plus à démontrer, est de réussir à bien gérer la phase de pré-départ, avec toutes les sollicitations qui la caractérise. Rien ne semble toutefois devoir venir perturber le navigateur déterminé à assumer jusqu’au bout son statut de favori mais aussi à savourer la magie de l’épreuve, sans en perdre une miette !
Corentin Douguet : « Se concentrer sur l’objectif tout en profitant au maximum de cet évènement hors-normes »
Arrivé à Saint-Malo dimanche dernier au terme d’un ralliement express depuis Lorient, Corentin Douguet a donc amarré son bateau au cœur du bassin Duguay-Trouin, au côté de ses 54 concurrents de la Class40, où il va désormais patienter jusqu’au jour du grand départ, avec toutefois une petite parenthèse en mer le temps d’une parade programmée ce vendredi, entre 8 heures et 13 heures. « Le convoyage a été plutôt sympa, avec une vingtaine de nœuds de vent. Ces bonnes conditions nous ont permis de revalider pas mal de points techniques et notamment l’électronique qui a très bien fonctionné », explique Corentin Douguet, satisfait d’avoir à présent solutionné un problème qui persistait depuis cet été. « Le contrôle de sécurité obligatoire, mardi matin, s’est bien passé. Ça, c’est fait et c’est cool. Le bateau est prêt même si on va profiter du temps imparti d’ici le 6 novembre pour peaufiner de petites bidouilles puis remodifier légèrement une voile mais il ne s’agit que de détails. Clairement, on n’est pas en retard », se satisfait le skipper de Quéguiner – Innoveo dont le matériel de « spare » et l’avitaillement sont d’ores et déjà empaquetés et qui a donc décidé de faire un dernier saut de puce à la maison avant de réellement prendre ses quartiers à Saint-Malo à partir de demain.
Toucher du doigt la magie de la course
« Dès lors, le rythme va s’accélérer avec les obligations diverses et variées qui vont s’intensifier. Cela fait partie du jeu mais il va falloir réussir à ne pas se perdre là-dedans. C’est justement plus facile à gérer lorsque l’on arrive vraiment bien préparé techniquement. Cela permet de profiter de la magie de l’évènement. On ne fait pas souvent des courses d’une telle ampleur. La Route du Rhum n’a lieu que tous les quatre ans et je mesure la chance que j’ai de la faire. Il s’agit de ma première et je ne suis pas sûr d’avoir l’occasion d’en faire d’autre alors je vais tâcher de savourer au maximum cet évènement hors-normes, un peu unique, tout en cherchant le bon dosage pour garder toute mon énergie pour la course », souligne le Nantais, bien décidé à vivre intensément l’expérience, à Saint-Malo, en mer puis à l’arrivée à Pointe-à-Pitre. « En arrivant ce week-end, lorsque j’ai franchi les écluses où déjà des centaines de personnes étaient massées, j’ai pu sentir qu’il se passait un truc. La pression ne monte pas encore mais elle va forcément le faire à un moment ou à un autre », note Corentin. Quid de la journée type en avant course ? « Les briefings de l’organisation vont un peu donner le tempo mais en gros, ce sera un peu de météo le matin, au calme, avant de se rendre sur le site et de répondre aux différentes sollicitations sans oublier de faire un peu de préparation physique avec le coach puis de profiter des partenaires, des proches et de la famille », détaille le marin aux onze Solitaire du Figaro au compteur. « Pour une Solitaire, ils ne se déplaçaient pas forcément mais ils sont nombreux à avoir prévu de venir à Saint-Malo pour toucher du doigt ce truc de dingue qu’est le Rhum, comme on en a tous envie d’une manière ou d’une autre ! »