Mal partir… 

Peu avant le départ de Saint-Nazaire, Tanguy Le Turquais a heurté une balise dans l’estuaire de la Loire, à bord de Quéguiner – Innoveo. Occupé à vérifier le plombage de son moteur, il s’est fait piéger par le courant. Dans le choc, son foil tribord s’est endommagé. Un coup dur avant même de partir sur la première étape de la Solitaire du Figaro, longue de 627 milles, entre Saint-Nazaire et Lorient : « J’ai très très mal démarré cette Solitaire. L’incident sur mon foil m’a mis un coup au moral avant même de partir. Je ne suis clairement pas parti dans les meilleures conditions psychologiques ! » Tanguy Le Turquais aura mis un peu de temps pour retrouver ses esprits. Mal embarqué dans la descente vers l’Espagne, le skipper de Quéguiner – Innoveo ne se cherche pas d’excuse : « C’était terrible : je n’allais pas vite, je n’ai jamais compris la stratégie, je n’ai tiré que des mauvais bords. » Une position de suiveur que Tanguy a conservée jusqu’à La Corogne, avant de se reprendre en mains.

… Pour mieux revenir

Le skipper de Quéguiner – Innoveo a été bien plus inspiré après avoir enroulé la marque de parcours devant La Corogne, au moment de faire route vers la maison (le projet est basé à Lorient) : « J’ai plutôt bien navigué sur le tronçon entre l’Espagne et Lorient. » En effet, en moins de 24 heures, Tanguy Le Turquais a réussi à passer de la 27e place à la 14e. Une belle opération car la Solitaire du Figaro reste une course au temps. Tanguy a su combler une partie de son retard : « Le classement, on s’en fiche un peu. C’est le temps qui compte ce mois-ci ! » Et si Xavier Macaire, le vainqueur, a pris une belle option en devançant son premier poursuivant de 47 minutes, tout est encore possible : « Xav’ s’est envolé, mais le reste de la flotte n’est pas si loin. » Avec cette opération, Tanguy Le Turquais a, en tous cas, limité la casse et reste dans le match pour la suite de la compétition. Et il s’est aussi et surtout prouvé que le cap était bel et bien franchi, par rapport aux autres années : « Je me suis senti bien sur le bateau. C’est super bon de voir que sur une Solitaire, je suis capable de remonter une partie de la flotte en n’étant pas à 100%. Les années passées, je pense que je ne me serais pas autant accroché et que j’aurais stagné autour de la 20e place. » Et le tout sans être trop fatigué : « Je pense que je me suis reposé au bon moment, notamment quand ça ne servait à rien de cravacher davantage, j’en ai profité pour dormir. Ca m’a permis d’être d’attaque pour les dernières 36 heures de course, où je n’ai pas du tout dormi, mais j’étais super en forme ! »

Maintenant, le skipper de Quéguiner – Innoveo va accorder une place importante à la récupération : « C’est money time maintenant. Il faut dormir dormir dormir pour recharger les batteries avant la prochaine étape. » Rendez-vous dimanche donc, pour la 2e étape entre Lorient et Fécamp. Départ : 14h.

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Tanguy Le Turquais, skipper de Quéguiner - Innoveo : 

« J’ai très très mal démarré. Ça ne se termine pas aussi bien que je l’avais espéré mais au vu du départ, ce n’est pas si mal. L’incident sur mon foil ne m’a pas mis dans les bonnes conditions psychologiques. J’ai fait une super mauvaise descente jusqu’en Espagne. C’était terrible. Je n’allais pas vite, je n’ai pas compris la stratégie et je n’ai pas tiré les bons bords. J’étais suiveur de la flotte et ça ne marche jamais quand on fait ça. Heureusement, j’étais plus inspiré sur le retour. J’ai plutôt bien navigué. Le classement, je m’en fiche un petit peu. C’est plus en temps que ça compte. Xav’ est loin devant mais pas le reste de la flotte. Donc je suis assez content. Je me suis senti bien sur le bateau. C’est super bon de voir que sur une Solitaire, je suis capable de remonter, même sur des bords un peu tous droits. J’ai repris plus de 10 places en moins de 24 heures, ce n’est pas mal. Je n’ai pas molli mais je pense que je me suis reposé au bon moment : j’ai dormi à des moments où ça ne servait à rien de cravacher et ça m’a permis d’être sur le pont les 36 dernières heures. Je n’ai pas du tout dormi mais je suis super en forme ! Ça ne s’est pas joué à grand-chose de rentrer dans les 10… ce sera pour la prochaine étape. J’étais en feu ! Je ne suis pas dans mes objectifs, mais j’ai le mental. Avant, je n’aurais jamais remonté autant de places. Là, je suis vraiment content. J’ai le couteau entre les dents pour la prochaine étape ! Il faut que j’ai la même niaque sur les prochaines et il va se passer beaucoup de choses encore.
Maintenant, c’est money time jusqu’au départ : il faut dormir dormir dormir et… c’est à Riton (son préparateur) de bosser ! »