Actualités

Eliès prend les devants

Leader après 24 heures de course, Yann Eliès fait honneur à son statut de favori sur cette Solitaire du Figaro. Mal engagé sur les premiers milles du parcours entre Pauillac et Sanxenxo, le skipper de Groupe Quéguiner- Leucémie Espoir a prouvé, s’il en fallait, que faire du «gagne-petit » pour remonter toute une flotte était bien sa spécialité. Un temps chasseur, il est désormais chassé par 38 concurrents qui rêvent de lui faire la peau dans le Golfe de Gascogne. Mais les conditions devraient jouer en sa faveur dans les heures qui viennent. L’anticyclone qui a barré la route aux figaristes toute la journée devrait laisser sa place à un vent de Sud-Ouest que Yann devrait toucher le premier. De bon augure pour creuser l’écart et pourquoi pas se faire la belle…

1ère étape: Jour 1 - Bordeaux/Sanxenxo 2015 (01/06/2015)
© Alexis Courcoux

Un début de course réussi  
« Je ne serai serein qu’une fois passée la dernière bouée de l’estuaire de la Gironde…» Inquiet, à l’idée d’hypothéquer ses chances de victoire sur un banc de sable, ces mots, Yann Eliès n’a eu de cesse de les répéter avant le départ de cette première étape. Or, à l’heure qu’il est, non seulement le briochin a quitté l’estuaire sans encombre, mais il domine la flotte de la tête et des épaules. Spécialiste des mauvais départ, et des superbes remontées, le briochin n’a pas changé ses habitudes. Mal engagé sur les premiers milles du parcours, il n’a eu besoin que de quelques heures pour retrouver le groupe de tête, se muer en redoutable chasseur, et mettre la flotte dans son sillage. Plus inspiré, et plus rapide que ses partenaires de jeu, Yann a su déjouer les pièges d’un vent mollissant, puis quasi inexistant, pour remonter un à un ses adversaires et batailler désormais avec Alexis Loison, auteur d’un joli coup par le Sud.

Le plus dur est passé … pour aujourd'hui !  
Si cette journée de lundi a été placée sous le signe du petit temps en raison d’une dorsale anticyclonique, le vent devrait à nouveau rentrer par l’Ouest en début de soirée. De bon augure, pour Yann qui devrait en bénéficier le premier, et se mettre à l’abri d’un retour de flotte hasardeux. Pas question de s’emballer pour autant. Il reste plus de 300 milles à parcourir pour rejoindre Sanxenxo en Espagne et l’arrivée pourrait réserver quelques surprises. Yann le soulignait lui -même avant de partir  « On se fait tout un monde de la sortie de l’Estuaire et de la stratégie au large, mais cette étape sera complexe jusqu’à l’arrivée. On ne sait pas ce qui nous attend entre la Cap Finisterre et Sanxenxo. Il est possible que l’on se retrouve tous dans la baie, et que ça se joue en quelques minutes seulement. Dans le doute, il faut toujours être devant, et si on en a l’opportunité, tuer le match d’entrée de jeu, il ne faut pas hésiter.»

Une furieuse envie de tuer le match
Et s’il y a bien une chose dont on est sûr, c’est que Yann n’hésitera pas. Vainqueur avec une avance insolente sur son dauphin il y a deux ans, le briochin avait tué le match justement.  Et nul doute qu’à cet instant il rêve de se faire à nouveau la belle ! «L’objectif c’est clairement d’être devant, et d’être celui qui décide» nous glissait-il avant de partir. Et le meneur qu’il est ne manquera pas d’imposer son rythme. «Il ne faut pas en garder sous le pied. C’est certes la première étape, mais elle peut être décisive.» nous confiait-il à l’heure de quitter les pontons. «Il y a deux ans, j’étais arrivé premier avec 40 minutes d’avance sur le deuxième et une heure d’avance sur le troisième. Sans dire que la course était jouée, elle était quand même déjà en partie réglée. Bien entendu, il faut savoir dormir quand c’est nécessaire. Mais c’est aux escales qu’il faudra être hyper rigoureux pour récupérer. Là, pas question de s’économiser. »
Le retour du vent et les ambitions de Yann promettent un rythme qui va s’intensifier dans les heures à venir. L’arrivée à Sanxenxo elle, est toujours prévu dans la nuit de mercredi à jeudi.