Dans une heure, Yann Eliès et ses 38 camarades de courses s’élanceront sur la première étape de la Solitaire du Figaro. Cette épreuve, le skipper de Groupe Quéguiner- Leucémie Espoir la connaît pas cœur. En lice pour un troisième trophée, il en est à la fois le grand favori et l’un des plus fidèles animateurs. Confiant, après un début de saison réussi, il pourrait jouer sa partition les yeux fermés. Et pourtant, ce midi, il concédait avoir quelques nœuds au ventre à l’approche du coup d’envoi de cette édition 2015.
H-1 : Trac et casse-tête chinois …
«On a toujours le trac, quelque soit l’expérience, on a toujours cette petite boule au ventre, ce stress qui monte à l’approche du départ. Il faut essayer de gérer ça au mieux, se concentrer sur la course, sur ce qu’il y a à faire, et laisser un peu de côté tout ce qui peut nous distraire. Ca n’est pas toujours évident, mais moi par exemple, je refuse les photos, je ne m’arrête plus dire bonjour, et je ne signe plus d’autographes. C’est un peu dur, on se referme, et les gens ne comprennent pas forcément que l’on ne soit plus disponible et souriant, mais en fait on est déjà ailleurs.» Ne vous vexez pas donc, si ce matin, en croisant Yann, il ne vous a ni salué, ni offert un joli selfie. Le compétiteur qu’il est, était déjà dans sa bulle, l’esprit tourné vers sa météo, et le scénario à adopter. Et à quelques heures des hostilités, ses réflexions avaient tout d’un casse-tête chinois. «Chaque jour se suit, et ne se ressemble pas. On a encore trois scénarii possibles, ce qui est plutôt inquiétant, car déjà, quand on a un scénario qui est stable, il y a des différences sur l’eau, alors là, ça laisse augurer pas mal de situations complexes… Je me suis quand même fait ma petite idée de ce qu’il faudra faire. Je pense que le vent sera plutôt à aller chercher dans l’Ouest tout le temps, et que les phénomènes météo seront assez lents, donc il faudra essayer de les contourner. Et surtout ne jamais se retrouver dans le Sud de la route directe, en tout cas pas avant le Cap Ortegal.»
A défaut de savoir précisément à quelle sauce il sera mangé, Yann pourra compter sur son feeling et son savoir faire, pour déjouer au mieux les pièges de la météo sur ce parcours de 461 milles entre Pauillac et Sanxenxo, en Espagne. Une première étape dont le départ sera donné à 17h.