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Le froid, un ennemi usant

Après avoir flirté avec la zone interdite des glaces puis empanné, hier après-midi, Yann Eliès évolue, ce samedi, au sud de la Nouvelle-Zélande, dans lescinquantièmes hurlants. Une zone hostile aux latitudes situées entre le 50e et le 60e parallèle dans l’océan Austral, où le froid règne. Comment, lorsque l’on est en mer, gère-t-on ce paramètre ? C’est une question que nous lui avions justement posée au moment de son départ, aux Sables d’Olonne.

IMOCA QUEGUINER - LEUCEMIE ESPOIR 2016
© Alexis Courcoux

« Quand on fait son sac, on pense évidemment à ça. On évalue le nombre de couches que l’on va pouvoir superposer. On compte et on recompte les gants, les bonnets et les chaussettes. On sait que l’on va avoir 15 jours difficiles en quittant l’Atlantique Sud et en entrant dans l’océan Indien. Le corps doit s’habituer au froid et à l’humidité. Après, la chaudière se met en route et l’organisme devient moins sensible. On parvient même à atteindre une certaine plénitude même si l’on souffre toujours jusqu’à ce qu’on passe le cap Horn. Une fois que c’est fait, on est content car c’est vraiment usant. En 2005, sur Orange lors du Trophée Jules Verne, nous avions un chauffage dans chaque coque mais l’un des deux a fini par tomber en panne et ça avait, évidemment, corsé l’aventure. Là, j’espère que le moteur marchera jusqu’à mon retour dans l’Atlantique car c’est lui ma principale source de chaleur à bord. »