Après avoir réglé les derniers points essentiels sur son 60 pieds Quéguiner – Leucémie Espoir, Yann Eliès s’est désormais élancé pour une traversée de l’Atlantique nord. C’est, en effet, ce jeudi sur les coups de 18 heures qu’avec deux membres de son équipe, en l’occurrence Ronan Deshayes et Vincent Busnel, ils ont quitté le port de Lorient pour mettre le cap sur New-York où Yann prendra le départ la Transat NY-Vendée le 29 mai prochain. Avec un peu plus de 3 000 milles à parcourir et une météo qui s’annonce relativement complexe et musclée, l’occasion sera parfaite pour valider les derniers détails sur le monocoque avant sa première course de la saison.
« 3 000 milles pour tester et valider »
Le décollage a donc eu lieu comme prévu à 18 heures, ce jeudi, pour Yann Eliès et ses deux acolytes. « En réalité, nous aurions préféré être en mesure de partir deux jours plus tôt afin d’avoir plus de temps aux Etats-Unis pour préparer le bateau car forcément, après une traversée de l’Atlantique, même en mode convoyage, il y aura un peu de boulot à l’arrivée », a expliqué le skipper de Quéguiner – Léucémie Espoir, cet après-midi, après avoir jeté un dernier œil sur les fichiers météo avant de larguer les amarres. « Nous allons partir avec des conditions plutôt tranquilles, c’est-à-dire avec un vent d’est nord-est qui va ensuite basculer demain dans la matinée au secteur nord puis se renforcer pour atteindre 20, 25 puis 30 nœuds assez rapidement, sur une mer forte. Pour nous, l’idée, c’est de passer la dépression qui va donner du fil à retordre aux copains de The Transat bakerly par le nord. Ainsi, nous devrions passer entre les deux systèmes avec des conditions relativement correctes », a indiqué Yann qui envisage de respecter la porte des glaces imposées par les organisateurs de la course qui se joue entre Plymouth et New-York. « Nous affinerons au fur et à mesure. Sans doute que nous emprunterons une trajectoire un peu au sud de la route directe, mais probablement moins sud que celle des 60 pieds engagés dans The Transat », a poursuivit le navigateur qui estime mettre entre onze et treize jours pour boucler son convoyage.
« Rien de tel que de passer autant de temps sur l’eau »
« Depuis la mise à l’eau du bateau, nous n’avons pas fait de nav dans des conditions dantesques et nous avons un peu manqué de temps pour valider certaines choses. Les 3 000 milles qui nous attendent vont être parfaits pour poursuivre ce travail, notamment pour ce qui concerne la structure arrière du 60 pieds, les systèmes de ballasts et de safran. Nous avons également des configurations de voiles à tester car pour la Transat New-York – Vendée, nous devrons faire un choix entre une configuration type Transat Jacques Vabre et une autre plus appropriée à un Vendée Globe. Au final, il n’y a rien de mieux que de passer du temps sur l’eau et comme dirait l’autre, quand faut y aller, faut y aller ! », a lâché le Costarmoricain qui participe, par ailleurs, au projet d’Antoine Gallimard et de Gwen Chapalain qui parraine pour la première fois une aventure maritime et littéraire : le Voyage Transatlantique, initié à Douarnenez dans le cadre du Grand Prix Guyader. Le principe ? Associer la littérature au voyage en mer en proposant à une sélection d’auteurs de la maison de publier un texte personnel sur le thème du voyage, de l’aventure, de la traversée, ou tout simplement de la mer qui invite au songe et à la liberté. Pour sa part, Yann est associé à François Garde. « C’est une belle idée. Cela nous donne l’occasion de coucher sur le papier ce qui nous anime, la face un peu cachée de ce qui fait que nous aimons ce métier. C’est l’occasion de le raconter différemment », a-t-il conclu.