Mis à l’eau ce lundi, le 60 pieds IMOCA Quéguiner – Leucémie Espoir a effectué sa première navigation hier, au large de Lorient. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Yann Eliès et son équipe avaient le sourire à leur retour à terre car même si les conditions sont plutôt légères, actuellement, sur les côtes bretonnes, ils ont pu d’ores et déjà valider un certains nombre de points, à commencer par les modifications apportées cet hiver sur le système de barre qui se révèlent être une très belle surprise. Reste maintenant à éprouver le nouveau système de ballast mais aussi à avancer sur les calibrations du nouveau système électronique. Le team le sait, il y a encore du pain sur la planche d’ici au départ du Vendée Globe, mais les premières sensations sont bonnes autant que prometteuses.
Des premières sensations positives
Une petite dizaine de nœuds et une mer plutôt plate : telles étaient les conditions, hier, pour la première navigation de Quéguiner – Leucémie Espoir. « Ce n’était pas très violent mais cela a néanmoins permis de faire gîter le bateau, de descendre les dérives, de quiller, de ballaster mais aussi et surtout de tester le nouveau système de barre. Ca a presque été un choc pour moi. J’ai vraiment eu le sentiment d’avoir changé de bateau ! Au bout de trois mois de chantier, rien ne remplace ce moment où tu prends la barre et où tu te rends compte que ça marche ! C’est tout simplement magique ! », a déclaré Yann Eliès à l’issue de ses trois premières heures de navigation en rade de Lorient. « C’est génial cette sensation de ne plus être au volant d’un 38 tonnes mais d’une mobylette », a-t-il ajouté, littéralement bluffé sur ce point, et d’ores et déjà très impatient de mesurer l’impact des autres modifications apportées durant l’hiver. « Pour l’instant, avant de voir si le travail qui a été fait apporte un gain de performance tel que nous l’espérons, nous cherchons avant tout à valider le bon fonctionnement de chaque système du bateau. Pour les ballasts, par exemple, nous devons dans un premier temps voir si ça se rempli et se vide correctement, puis si ça ne fuit pas », a commenté, pour sa part, Ronan Deshayes, Directeur technique du team, par ailleurs lui aussi très satisfait du nouveau système de safran.
Une consommation moindre et plus de fiabilité
« C’est un point qui a été mesurable tout de suite et ce qui a été constaté est très positif. Tout est plus équilibré. De ce fait, le pilote automatique va beaucoup moins forcer, ce qui va impliquer, d’une part, une consommation moindre et donc autant de gasoil à ne pas embarquer, et, d’autre part, plus de fiabilité ce qui est, évidemment, primordial pour que Yann puisse faire son Vendée Globe sereinement », a souligné Ronan qui va s’atteler, ce vendredi, aux premières calibrations électroniques à bord de Quéguiner – Leucémie Espoir. « Sur ce point, nous avons eu pas mal de soucis l’an passé. A présent, nous repartons un peu de zéro. Dans un premier temps, nous allons donc devoir calibrer tous les capteurs puis attaquer les étapes de corrections avant de terminer par jouer sur les paramètres du pilote. C’est un travail qui va prendre du temps », a-t-il ajouté, précisant que le convoyage en Atlantique nord dont le départ est prévu entre le 2 et le 9 mai prochain pour rejoindre la ligne de départ de la New-York – Vendée, sera, à coup sûr, une belle occasion de valider de nombreux points. Ceux d’ores et déjà inscrit sur la job-list du team et ceux à venir dans les prochains jours. « Comme à chaque fois après un chantier, il y a des ajustements à faire, des petites fuites sur les tuyaux de ballasts à colmater, des bouts à déplacer et une multitude de petites choses du genre », a ajouté Yann qui a d’ores et déjà prévu de s’entraîner avec Jérémie Beyou la semaine prochaine, à Lorient. « Nous allons tâcher de faire deux navigations de jour puis une de nuit ensemble. Il faut avancer, ne pas perdre de temps », a conclu le skipper, manifestement ravi d’être de retour sur l’eau avec son 60 pieds.