Lancés à 17 noeuds de moyenne, dans le sillage de PRB, et de Banque Populaire VIII qui mène la danse chez les IMOCA, Yann Eliès et Charlie Dalin poursuivent leur descente effrénée vers le Sud, poussés par des alizés généreux . Troisièmes à mi-parcours, le skipper de Quéguiner-Leucémie Espoir et son co-skipper ont tenu la cadence imposée par une météo musclée, alors que près de la moitié de la flotte de cette Transat Jacques Vabre a dû abandonner. Mais la course est loin d’être terminée. Après avoir essuyé une succession de dépressions, les concurrents vont se frotter aux pièges du Pot au Noir. Et si le rythme devrait enfin ralentir dans les heures qui viennent, le passage de cette zone de transition promet un véritable casse tête pour les nerfs.
Yann et Charlie prêts à déjouer les pièges du Pot au Noir
Lancés dans un flux de Nord-Est de 18 à 22 noeuds, Yann Eliès et Charlie Dalin poursuivent leur belle progression vers le Sud, idéalement positionnés dans le sillage de PRB et de Banque Populaire VIII, toujours leader chez les IMOCA. Epargné par les nombreuses avaries qui ont frappé la flotte, et contraint près de la moitié des concurrents à l’abandon, le tandem de Quéguiner- Leucémie Espoir a réussi à préserver sa machine, tout en suivant le rythme imposé par Armel le Cléac’h et Erwan Tabarly, sur le seul «foiler» encore en lice. Une première victoire en soi, même si la course est loin d’être terminée. «Nous sommes super contents d’être là, nous, petit Quéguiner-Leucémie Espoir, car même si notre bateau n’est pas aussi récent que ceux de nos adversaires directs, nous sommes dans le match et bien décidés à y rester» confiait Yann à propos de cette première semaine de course.
Et pour rester dans le coup, il faudra déjouer les pièges d’un Pot au Noir qui promet d’être fidèle à sa réputation, comme le confiait Charlie Dalin ce matin «Nous devrions l’atteindre en fin de journée, et il suffit de regarder les Ultimes, pour savoir qu’il sera très compliqué à traverser. Nous sommes en train de bosser sur les derniers fichiers météo pour savoir comment l’aborder.» Ne pas se faire piéger par cette zone de transition qui marque le passage de l’Hémisphère Nord à l’Hémisphère Sud, et dans laquelle les Ultimes sont englués depuis 24 heures, c’est le grand défi qui attend les IMOCA la nuit prochaine. Et la première difficulté sera de bien choisir comment attaquer ce passage que certains surnomment le «Pot Pourri» . «Plus nous passons à l’Ouest, et moins il est marqué, donc plus nous sortons vite en théorie. Mais en contre partie, plus nous sommes dans l’Ouest et plus l’angle est défavorable à la sortie pour arriver jusqu’au Brésil. C’est un choix délicat qui peut avoir des conséquences lourdes pour la suite…» prévenait Charlie avant de retourner plancher sur le sujet.
Après avoir essuyé les foudres d’Eole, les concurrents vont devoir composer avec sa nonchalance. Un tout autre challenge qui pourrait mettre les nerfs à rude épreuve. Distancé de 50 milles par Banque Populaire VIII, Yann et Charlie tenteront de profiter de ce changement de décor, pour réduire l’écart et tenter de s’emparer de la tête sur un joli coup. «Il va falloir passer cette zone sans perdre notre avance sur le reste de la flotte, mais surtout en essayant de grappiller un peu sur les petits copains. L’idéal serait de pouvoir s’échapper par un trou de souris, pour sortir en tête avant d’attaquer la dernière partie vers le Brésil.» confiait Yann, qui sait qu’il pourra compter sur la motivation de son équipier dans ce nouveau combat « Charlie est incroyable de résistance, et il est extrêmement doué dans le rôle qui est le sien, à savoir l’utilisation de l’ordinateur et l’analyse des fichiers météo. Mais c’est aussi un excellent compagnon de route, dans notre lot de fatigue et de pépins techniques, il n’a jamais renoncé. Je suis hyper content de faire équipe avec lui.» confiait le briochin à propos de son partenaire de course.