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Yann et Charlie à l’attaque dans les Alizés

Troisième chez les IMOCA, dans un groupe de trois bateaux qui a fait le break chez les 60 pieds, Quéguiner-Leucémie Espoir poursuit sa descente vers le Sud, dans une position idéale après cinq jours de course sur la Transat Jacques Vabre. Sorti indemne d’une succession de dépressions qui a décimé une partie de la flotte, Yann Eliès et Charlie Dalin ont attrapé les Alizés, et filent à belle allure, entre les Iles Canaries et le Cap Vert. Confiants, et reposés, les deux skippers se relayent à la barre pour rester dans le match avec PRB, et le leader Banque Populaire VIII, auquel ils ont repris 10 milles dans la nuit.

Yann & Charlie - Jour 6
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«Nous sommes trempés des pieds à la tête, parce que les vagues passent par dessus le bateau. Mais c’est le prix à payer pour aller vite », confiait Charlie Dalin par téléphone ce matin, alors que Groupe Quéguiner- Leucémie Espoir surfait vers le Sud, en troisième position chez les IMOCA. Résolument dans le match de cette Transat Jacques Vabre 2015, alors que SᵗMichel- Virbac et SMA se sont ajoutés à la longue liste des concurrents victimes d’une avarie, Yann et Charlie ont encore toutes les cartes en main pour jouer la gagne dans cette traversée de l’Atlantique vers le Brésil. « Nous avons barré toute la nuit à tour de rôle, afin d’aller le plus vite possible. Nous nous sommes relayés toutes les deux heures, et nous sommes satisfaits car depuis l’empannage nous avons moins de déficit à ces allures par rapport à Banque Pop’ (foiler), et nous faisons plus ou moins jeu égal avec PRB. A ce stade, nous pouvons dire que nous sommes à égalité. C’est top d’être là ! » confiait Charlie à propos de la concurrence.

Un vent instable et des coups à jouer
Distancé de 39 milles par Banque Populaires VIII, hier soir, à la tombée de la nuit, le tandem a resserré l’écart de dix milles au dernier classement. Une remontée qu’il tentera d’accentuer en négociant au mieux avec les variations rencontrées dans les Alizés. «Nous avons entre 20 et 26 noeuds, mais c’est très instable comme régime. Le vent change beaucoup en force comme en direction. Nous avons des passages de grains, et des bascules, donc il faut trouver le bon mode, et choisir les bonnes configurations de voiles. Nous allons sûrement changer plusieurs fois jusqu’au Pot au Noir. Ca ne se voit peut être pas très bien sur la cartographie, mais il se passe plein de choses sur l’eau. Il y a des coups à jouer, tout en préservant le matériel car la route est encore longue», expliquait Charlie, bien décidé à exploiter chaque opportunité de revenir sur ses concurrents directs.

Le Pot au Noir en ligne de mire
Mais c’est surtout au passage du Pot au Noir qu’il faudra jouer finement. Imprévisible et instable, cette zone de transition entre l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud redistribue souvent les cartes de façon aléatoire. Et même si Yann et Charlie ont encore quelques jours avant de s’y frotter,  ils ont les yeux rivés sur les fichiers météo, pour tenter d’anticiper sa traversée. «Les fichiers nous donnent une idée de son niveau d’activité, et nous permettent de savoir à peu près à quelle sauce nous allons être mangés. Mais pour l’instant, c’est encore très compliqué de déterminer à quel endroit nous devrons le traverser. L’avantage, c’est que nous sommes positionnés très à l’Ouest, contrairement à d’habitude. Nous pourrons donc abattre ou lofer facilement, et nous ne serons donc pas obligés de trancher trop tôt. » confiait Charlie concernant ce passage clé qui occupe déjà tous les esprits.